Le quantième perpétuel est une complication horlogère qui permet de tenir compte du fait que les 12 mois de l’année n’ont pas tous le même de nombre de jours, comme peut le faire un calendrier annuel. Mais le quantième perpétuel tient en plus compte des années bissextiles. Comme chacun sait, les mois comptent 30 ou 31 jours sauf le mois de février qui en compte 28 dans les années non bissextiles. Dans une année bissextile le mois de février compte 29 jours. Le terme “calendrier perpétuel” est synonyme de quantième perpétuel.
Avec un quantième annuel, le passage du 28 février au 1er mars nécessite une intervention manuelle lors des années non bissextile. Avec un quantième perpétuel, la date passera automatiquement du 28 février au 1er mars dans les années non bissextiles, et du 29 février au 1er mars dans les années bissextiles. Une seule correction manuelle devra être faite en l’année 2100, parce que les années séculaires (c’est-à-dire divisibles par 100) ne sont pas bissextiles. Le 1er mars 2100, le quantième affichera « 29 » et il faudra une intervention manuelle pour passer au 1er.
Mais il y a perpétuel et perpétuel ! En effet, il n’est pas tout à fait correct de dire que les années séculaires ne sont pas bissextiles : si l’année est divisible par 400, alors elle est bien bissextile. Et ce sera le cas en 2400. Donc, comme on peut l’imaginer, des horlogers ont relevé le défi de concevoir un quantième perpétuel tenant compte de cette particularité : voir à ce propos le quantième perpétuel séculaire.
Commençons par un challenger tout à fait inattendu dans cette catégorie : Frédérique Constant avec un quantième perpétuel à 8.000€. C’est en 2016 que Frédérique Constant présente la Slimline Perpetual Calendar, un modèle qui a provoqué un tremblement de terre dans le petit monde des montres à complications. Peut-on parler de prix abordable à ce niveau ? Dans le monde des montres à complications, oui !
Les cadrans des quantièmes perpétuels sont généralement assez encombrés. Le cadran de cette Jaeger Lecoultre Master Eight Days Perpetual reste encore assez raisonnable, ainsi d’ailleurs que son prix (approx. 22.000€).
Mais certains horlogers se sont fait une spécialité de proposer des cadrans au design épuré. C‘est par exemple le cas de H. Moser, avec cette Endeavour Perpetual Calendar, dont le superbe cadran cache très bien la complexité du mécanisme : le guichet à 3h indique de manière très lisible la date (mais ce n’est pas une « grande date »), la toute petite aiguille centrale indique le mois en cours. A 9h se trouve une indication de réserve de marche et une petite seconde bat le rythme à 6h. La simplicité se paye : approx. 50.000€.
Les cadrans de quantièmes perpétuels offrent très souvent une indication qui leur est propre : l’indication d’année bissextile. Chez Lange & Söhne, l’année bissextile peut être indiquée dans un petit guichet, comme sur cette Lange 1 Tourbillon Perpetual Calendar. Les chiffres 1, 2, 3 et 4 alternent chaque année, le « 4 » étant en rouge et indiquant l’année bissextile.
Ou bien l’année bissextile peut aussi être indiquée à l’aide d’une petite aiguille comme sur cette Datograph Perpetual : en bas à droite sur cette photo, on distingue une petite aiguille qui tourne de « 1 » à « 4 ». Notons que parfois l’année bissextile est indiquée par un « L » : cela vient de la traduction anglaise d’année bissextile : « Leap year ».
A ce niveau, il est déplacé de parler de prix…
Pour terminer, la montre qui m’a donné le virus de l’horlogerie et grâce à laquelle j’ai appris ce que signifiait l’expression « complication horlogère ». J’ai nommé l’IWC Portugaise Calendrier Perpétuel. A l’époque le mot Portugaise n’avait pas encore été remplacé par ce terme barbare de « Portugieser ».
Son cadran comprend la plupart des fonctions que l’on attend d’un quantième perpétuel, la date, le jour, le mois et l’année.
Mais l’année est présentée ici de manière tout à fait unique par trois disques concentriques : un disque pour le 21ième siècle (« 20 »), un disque pour les dizaines et un disque pour les unités. Sur cette photo 2017 est donc affiché par 20 + 1 + 7. En 2100, le disque des dizaines avancera d’une unité : un pas par 100 ans, n’est-ce pas là l’apologie de la lenteur ?
Cette merveille présente également un indicateur de réserve de marche (de 7 jours) et une phase de lune. Il ne lui manque que l’indication de l’année bissextile. Et désolé d’avoir été si peu objectif avec cette IWC.
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