Louis Erard fait, selon nous, partie de ces marques horlogères encore trop méconnues du grand public. Elle est créée en 1929 en Suisse, à la Chaux-de-Fonds, par André Perret et Louis Erard lui-même.
La production des montres sous la marque « Louis Erard » débute en 1931. Après un succès plutôt intéressant, notamment sur le marché Asiatique, la société rencontre quelques problèmes au début des années 90.
Erard et Fils S.A. change de main et sera relocalisé dans Le Noirmont (Jura, Suisse). En 2003, Louis Erard, repris par Alain Spinedi, change son angle d’approche, en proposant des montres suisses plus abordables que celles du marché de l’époque.
C’est la bonne recette, puisque la marque horlogère Louis Erard est toujours là aujourd’hui, et elle peut désormais compter sur les conseils de Manuel Emch, ancien CEO de chez Romain Jérome entres autres, devenu consultant horloger. Le terme “consultant” est un peu faible pour décrire sa relation avec Louis Erard, car Manuel Emch est entré au capital de la société.
Avec une perte de vitesse certaine, Louis Erard cherche à prendre un nouveau virage et a mis en place un plan de survie avec une restructuration du catalogue et une réduction du personnel.
Parmi les changements récents de Louis Erard, on peut noter que la marque s’ouvre à des collaborations avec des designers.
Une pièce illustre bien cela : Le Régulateur Excellence …
Sommaire
Le Régulateur Excellence Louis Erard
Le Régulateur (voir ce qu’est que le régulateur ici) est une pièce phare de la collection Louis Erard, et ce depuis 2003.
En 2011, Louis Erard sort la collection Excellence pour fêter les 80 ans de la première montre produite par la marque.
Le régulateur Excellence embarque un mouvement mécanique “ETA 7001 with Louis Erard RE9 complication” avec une réserve de 42 h.
Le cadran est très élégant, le sous-cadran des heures avec chiffres romains vient joliment empiéter sur celui des secondes pour venir rappeler que les heures passent “avant” les secondes.
40 mm de diamètre, aiguilles bleues, marquage toutes les 5 minutes, ce régulateur, toujours en vente aujourd’hui, servira de base pour les autres régulateurs de la gamme.
Prix environ (2100 euros)
Louis Erard x Régulateur Cadran fumé x 3 versions
Toujours un diamètre de 40mm et un ETA 7001 “Louis Erard” RE9 complication à remontage manuel.
Relativement proche de la version classique, ce modèle vient remplacer le guillochage par un aspect fumé, ce qui lui donne un coté chic beaucoup plus habillé. Les secondes sont marquées à 15, 30 et 45, de manière toujours plus discrète que les heures. La graduation minute est d’ailleurs, elle aussi, plus discrète car elle vient se glisser dans le rehaut. Enfin, les aiguilles bleues de la version classique sont désormais d’argentées.
Le fond est transparent et on peut voir un mouvement avec côtes de Genève et vis bleuies.
Louis Erard x Eric Giroud x 3 versions
(Prix : Environ 2600 euros – Édition limitée à 178 pièces par couleur – noir / vert / ivoire)
Louis Erard x Régulateur Alain Silberstein x 2 versions
Contrairement à Eric Giroud qui propose de nombreux designs très différents, il est beaucoup plus aisé de reconnaître le style “Alain Silberstein” quand on le voit.
Le style “Silberstein” se reconnait tout de suite avec ses aiguilles qui sont généralement constituées de la manière suivante :
- Aiguille des heures : un triangule rouge avec 3 petits points à l’intérieur
- Aiguille des minutes : un bâton bleu
- Aiguille des secondes : un serpentin jaune
Silberstein propose parfois des aiguilles vertes sur un cadran noir, mais pas ici. Sur celle que je porte sur la photo, ce sont simplement les couleurs entre minutes et secondes qui ont été inversées. Je précise que la couronne semble être la même que sur le cadran fumé. Je fais la précision car certains savent que A. Silberstein aime également jouer sur les formes des couronnes et des boutons poussoirs.
Jusque là, les régulateurs étaient équipés d’une boucle déployante double. C’est le seul bracelet qui propose une boucle ardillon et contrairement aux cadrans fumés ou à la version Eric Giroud, les marquages des heures, minutes et secondes sont clairement visibles sur le cadran et amènent une meilleure lisibilité
C’est le même mouvement manuel que sur le cadran fumé et le fond est une nouvelle fois transparent pour nous laisser voir le mouvement. Petit bémol par contre, la mention “édition limitée” et la signature du designer sont présentes, ce qui gêne un peu la visibilité. J’aurais préféré une signature sur le cadran à la place de la mention “Le régulateur” sous le logo et avoir un “vrai” fond transparent. Ou alors simplement conserver les mentions au dos mais dans ce cas avec un fond fermé.
(Prix : Environ 2900 euros – Édition limitée à 178 pièces par couleur noir ou blanc)
Quoi qu’il en soit, Louis Erard a fait de son régulateur, une pièce phare de sa collection et cette maison horlogère indépendante nous montre une fois de plus sa volonté de produire de belles pièces d’horlogerie en gardant le meilleur rapport qualité/prix possible.
Dernière modification de l’article le 30/11/2020
Theo – LeCalibre.com.
“En horlogerie, la complication n’est jamais loin…”