Cette année chez Tudor, une nouveauté ressort clairement de la mêlée : la Tudor Black Bay P01.
Sommaire
Tudor Black Bay L’inspiration
Dans un style bien différent des autres Black Bay, la P01 s’inspire d’un prototype développé par Tudor dans les années 60 afin de répondre à un appel d’offre de l’US Navy. Depuis les années 50, TUDOR était déjà fournisseur de l’US Navy. A l’époque, l’Oyster Prince Submariner référence 7928 faisait partie de la dotation.
Dans le cadre d’un appel d’offre lancé par le ministère en vue de remplacer cette 7928, TUDOR développa un prototype dont le nom de code était “Commando”. Sa principale caractéristique était un système de blocage de la lunette rotative par un clapet situé à hauteur de la fixation du bracelet à 12h. Il permettait également le démontage aisé de la lunette en vue du nettoyage. Ce système dit “de couvre-anses” fit l’objet d’un dépôt de brevet.
Finalement, l’appel d’offre fut remporté par une autre TUDOR, la référence 7016 qui remplaçait la 7928 au catalogue TUDOR. Et en somme, c’est tout à fait logique : les militaires n’aiment pas trop l’innovation, ils préfèrent les systèmes ayant fait leurs preuves, et laissent aux autres le soin d’essuyer les plâtres.
Ce prototype de la Commando a servi de base au développement de ce nouveau modèle, il s’en inspire mais n’est cependant pas une copie conforme. On retrouve le système d’arrêt de la lunette tournante par un couvre-anse mobile, situé à 12h, et la couronne à 4h avec deux protège-couronnes. La montre offre également la date, comme le prototype.
Le système de blocage de la lunette
Commençons par la principale innovation de ce modèle, le système de blocage de la lunette. Le voici ici en position fermée : la lunette est immobilisée.
Avec le système de blocage de la lunette en position ouverte, la lunette peut être tournée, et ce dans les deux sens. En effet, contrairement aux montres de plongées habituelles qui sont unidirectionnelles, celle-ci peut être bidirectionnelle puisque le système de blocage garantit la sécurité de mesure des temps de plongée.
La lunette
La lunette présente elle-même une très belle finition : acier brossé, graduation sur 12h, chiffres et index noirs en creux, crantage à 60 positions. La lunette se tourne très facilement, puisqu’il n’est pas nécessaire de créer une résistance dans la rotation comme c’est le cas avec une lunette de plongée traditionnelle.
Sur cette même photo, on distingue les protège-couronnes largement proéminents. On devine également le logo TUDOR en relief sur la couronne, couronne qui est bien entendu vissée. La glace est en verre saphir bombé, et présente un rehaut sensible par rapport à la lunette.
Le boitier et le cadran
Le boitier de cette montre est en acier, d’un diamètre de 42mm, en finition satinée. Le cadran est noir, sa surface est bombée, les index sont tout à fait typiques des Black Bay : triangle à 12h, bâtons à 6h et 9h (le guichet de date occupe la position à 3h), et ronds pour les autres positions. Comme toute Black Bay qui se respecte, les aiguilles sont du type Snowflake.
Le cadran indique “Chronometer officially certified” ce qui confirme une certification de chronomètre au sens du COSC. La montre est par ailleurs étanche à 200m.
Le calibre
Le calibre est le mouvement automatique manufacture MT5612, avec spiral amagnétique en silicium, ce qui lui donne une meilleure stabilité. Il bât la cadence à 28.000 alternances par heure. Ce calibre offre une réserve de marche généreuse de 70h.
Le bracelet
TUDOR a développé un bracelet spécifique pour cette Black Bay P01 : sur une base de caoutchouc, le bracelet présente un habillage de cuir marron mat, avec des motifs « Snowflake » au revers. Les attaches mobiles qui relient le bracelet au boitier ont une finition satinée. La boucle est déployante.
La montre au poignet
A première vue, le système de blocage de la lunette et les attaches mobiles du bracelet donnent à cette montre un aspect imposant. Pourtant, comme vous pouvez le voir sur cette photo, une fois au poignet, la montre ne semble pas plus encombrante qu’une montre de sport / de plongée normale. Le système de blocage de la lunette est intégré entre les cornes, comme pour beaucoup d’autres montres avec un bracelet acier. Et en fait, c’est surtout le système mobile de fixation du bracelet qui crée cet aspect massif.
En conclusion, après avoir porté cette montre pendant une petite dizaine de minutes, je peux dire que j’en garde un bon souvenir, elle est agréable au poignet, et je la trouve esthétiquement très réussie. J’aime la combinaison des surfaces brossés et satinées, avec le mat des index, et cette glace épaisse qui assouplit par réfraction la transition entre la lunette et le cadran. J’ai moins aimé le système mobile de fixation du bracelet, il aurait sans doute été possible de fixer le bracelet directement entre les cornes, mais je suppose que la fidélité au prototype initial a primé, ce que je respecte tout à fait. La TUDOR Black Bay P01 sera proposée à 3.750€, en boutique à partir de juillet 2019.
Les autres nouveautés Tudor
Très brièvement, les autres nouveautés TUDOR pour 2019.
Outre la P01, l’autre nouveauté marquante est la Black Bay Chrono Steel & Gold. Je ne suis d’habitude pas très fan des montres bling-bling avec du doré partout, mais celle-ci claque comme un fouet, en particulier avec le bracelet cuir ou NATO (le bracelet métallique est trop voyant pour moi).
TUDOR propose ensuite une nouvelle version de la Black Bay Bronze, avec cadran gris ardoise dégradé.
Enfin, notons encore que les modèles Black Bay 32, 36 et 41 mm sont maintenant également disponibles en version Steel & Gold.
Dernière modification de l’article le 27/03/2019
Passionné d’horlogerie depuis une dizaine d’années, je m’intéresse autant aux marques qu’aux montres, et suis toujours à la recherche de nouvelles marques. Au-delà des aspects techniques et esthétiques de l’horlogerie, j’aime beaucoup rencontrer les créateurs de marques moins connues, comprendre leur démarche, et les faire connaître.
Difficile de vous dire quelles sont mes marques préférées, disons IWC, Tudor, mais aussi Seiko, Ollech & Wajs et Gavox, et beaucoup d’autres.
Je porte un intérêt particulier aux Tissot T12, une appellation peu connue et créée à l’occasion de la sortie du film de Cousteau “Le monde du silence” en 1956.