Manime La F. la montre automatique française de l’amitié ?

La micro-marque qui nous intéresse aujourd’hui est française, elle s’appelle Manime et elle base son concept sur l’amitié.

Le secteur horloger repose en grande partie sur l’héritage, les racines, l’histoire et le savoir-faire d’un autre temps. Cependant, de nouvelles marques ne cessent de voir le jour un peu partout, avec plus ou moins de succès, pour le plus grand plaisir des passionnés ouverts d’esprit. Manime arrive sur le marché avec une montre fière de ses origines françaises et qui chante les louanges des moments entre amis.

Manime : un jeune Français avec des idées

Manime fut créée par Edouard Paris, jeune Français passionné d’horlogerie qui a décidé de faire le pas et de lancer sa propre marque. Il explique qu’à l’origine, son but était d’offrir ses montres à ses amis proches en guise de symbole de leur amitié, mais que suite aux bons retours à propos de ses pièces, il a décidé de partager le concept avec le plus grand nombre.

Il explique aussi qu’il a choisi le nom “Manime” en hommage à un endroit dans lequel il a de bons souvenirs, mais sans dévoiler de quel endroit il s’agit. Fait il référence à la ville de “Nîmes” qu’il appelerai “ma Nîmes”? Est-ce le nom d’un débit de boissons dans lequel il a longtemps refait le monde avec ses amis dont on parlait plus tôt ? Le mystère reste pour le moment intact. Dans ce nom, on retrouve en tout cas les lettres du mot “Ami”, comme une sorte de message subliminal…

Le logo de Manime s’inspire d’une fleur qui est censée elle aussi rappeler l’amitié : la rose jaune. Sa représentation a 6 côtés en clin d’oeil à son pays d’origine, l’hexagone. Le projet d’Édouard se veut donc clairement ancré dans un amour pour son pays d’origine et pour ses proches tout en respectant ses trois mots d’ordre :  “élégant, unique et authentique”.

C’est en 2020 que l’aventure commence vraiment, après plusieurs années de réflexion, de dessins et de brain-storming avec ses fameux amis, on l’imagine. 2020 est plutôt une année noire pour le monde et c’est en partie pour cela qu’Edouard a décidé de lancer un projet à l’aura et aux valeurs positives. L’amitié semble être pour lui un bon exemple de ce qui sauvera l’humanité et il a décidé de faire passer le mot. Ses premiers designs veulent rappeler aux gens l’importance des moments passés entre amis, ces moments simples, vrais, parfois intenses et parfois légers, mais toujours teintés de positivisme, de bonheur et de plaisir.

Pour exprimer tout cela, Manime lance “La F.”

Première montre de Manime : La F.

Voilà un nom encore une fois en lien avec l’amitié puisque c’est un hommage au nom du meilleur amis d’Édouard. Florent ? Fabrice ? Felipe ? Fantasio ? encore un mystère à élucider…

La montre se veut classique et moderne et annonce apporter une nouvelle esthétique aux classiques du secteur. Elle joue avec différentes textures et finitions, notamment avec un cadran argenté au rendu brossé de manière circulaire qui offre de beaux reflets et un rendu de qualité. On reste minimaliste en termes d’inscriptions avec un logo à 12h et un “automatique” à 6h écrit en français comme pour rappeler les origines du projet.

La F. joue également avec les couleurs en ajoutant sur ce cadran plutôt sobre un anneau coloré proposé en 4 teintes différentes: rouge, vert, bleu et noir. Sur cet anneau, on découvre de fins batons argentés brillants et stylisés. Ces index en applique sont légerement effilés pour un rendu élégant et travaillé. À l’extrémité de ces derniers, en périphérie du cadran, de discrètes perles de Super-LumiNova viennent ajouter un dernier détail au design du cadran. Les aiguilles dauphines, elles aussi argentées et brillantes, sont également dotées de cette matière luminescente en leur centre pour permettre une lecture de l’heure dans l’obscurité.

Chacune des versions de La F. prend le nom d’un lieu important pour Édouard : Paris pour la noire, Montréal pour la rouge, Cap Ferret pour la verte et Normandie pour la bleue.

Le boîtier coussin joue avec les formes rondes et carrées, avec des lignes douces et des angles plus marqués. on retrouve aussi l’utilisation de la forme triangulaire dans les index et dans les aiguilles dauphines. Le boîtier est en acier brossé et sa lunette fixe est polie pour un aspect plus brillant.

Sur le flanc du boîtier, entre les corne du bas de la pièce, on retrouve un numéro unique correspondant au numéro de série de la montre. La couronne à 3h est texturée pour faciliter son utilisation et elle est gravée de trois lettres lourdes de sens pour Édouard : AMI.

Manime La F. : caractéristiques techniques

Pour ce qui est des caractéristiques techniques, on retrouve un boitier de 40 millimètres de diamètre pour 10,2 d’épaisseur en acier inoxidable 316L, le standard de l’industrie, sur lequel vient se fixer un verre saphir doublement bombé. Le saphir est bombé, certes, mais il ne dépasse que très peu du boîtier ce qui limite les risques de chocs et de rayures. L’utilisation d’un verre saphir est pour moi toujours un bon signe lorsque l’on parle d’une micro-marque comme c’est le cas ici. Cela prouve entre autres que les équipes derrières le projet savent de quoi elles parlent et qu’elles portent de l’importance à ce que vont penser les amateurs d’horlogerie. Un néophyte dans la montre ne fera probablement pas la différence tout de suite entre un verre saphir, un verre minéral ou un verre acrylique mais dans la communauté des “watch-addicts”, le saphir peut faire toute la différence. Et Manime ne s’arrête pas là pour ce qui est des détails qui s’adressent aux vrais passionnés.

Par exemple, le cadran de La F. est d’après les informations de la marque entièrement fait de matériaux suisses pour assurer une qualité et une durabilité importantes. Cela inclut l’alliage du métal, les peinture, la luminescence et les index. La montre n’est pas Swiss Made, mais elle rend hommade au savoir-faire et à la qualité helvétique.

Le bracelet en maille milanaise en acier brillant est équipé d’une fermoir papillon, aussi appelé boucle double déployante. Il mesure 1,9 millimètres d’épaisseur et appuye sur l’aspect “néo-vintage” de la pièce. Cette maille a été principalement utilisée dans l’horlogerie dans les années 70 et son mariage avec le boîtier coussin donne un rendu “Old-School” qui plaira j’en suis sûr aux amateurs des montres de l’époque avec un esprit contemporain. Notons aussi que l’entre-corne est un standard de 20 millimètres ce qui vous permettra de changer le bracelet pour faire changer l’esprit de la montre en deux temps trois mouvements. Les pompes du bracelet se retirent d’ailleurs à la mains sans avoir besoins d’outil.

Les cornes sont percées ce qui facilite aussi le changement rapide du bracelet, quel que soit les pompes que vous utilisiez pour la suite.

Autre points principal qui ravira les amateurs : c’est un calibre automatique japonais, le Miyota 9039, qui entraîne la bête. Ce tracteur fiable et robuste annonce 42 heures de réserve de marche et une marge d’erreur de -10 / + 30 secondes par jour. On est encore un peu loin du COSC, mais on reste dans les standards de l’automatique tout à fait acceptables et acceptés pour les micro-marques de cette gamme de prix. Choisir de travailler avec Miyota pour garder des prix accessibles tout en offrant l’expertise japonaise du mouvement automatique efficace est pour moi encore une preuve d’un projet réfléchi, travaillé, mis au point par des connaisseurs pour des connaisseurs.

On peut observer ce Miyota en mouvement à travers le fond de boîte en verre saphir. Le calibre reste simple, sans fioriture, avec des décorations basiques mais effiaces, sans en faire trop mais avec des détails sympas, comme l’extrémité de la masse oscillante texturée. Ce fond transparent est également doté d’un gros logo Manime en miroir, clin d’oeil sympa en termes de présence de marque.

On retrouve plusieurs gravures sur le pourtour de ce fond de boîte vissé, dont l’information “5ATM water resistant” qui vous rappelle de ne pas emmener La F. sous la douche. On retrouve aussi son nom : “La F.”, ainsi qu’une inscription disant  : “The Ami watch co. ” Un mélange “franglais” rappelant l’aspect international du projet tout en saluant ses origines. Dernier clin d’oeil à l’hexagone sur ce fond de boîte : on peut aussi y lire “French Design”.

Transparence et accessibilité

Contrairement à beaucoup de maisons dans l’industrie, Manime a décidé de miser sur la transparence quant à la provenance des matériaux, à la nationalité de ses partenaires et autres. Cet esprit nous fait penser à la philosophie des lausannois de CODE41 et à leur label TTO: Total Transparency on Origin. Manime ne possède pas le label, mais elle explique que c’est un partenaire suisse basé en Thailande qui s’occupe de la fabrication du cadran. Quant à l’assemblage des pièces, il est confié à un partenaire chinois basé à Shenzen, 4 ème plus grande ville de l’empire du milieu, connue entre autres pour son developpement industriel impressionant. Le design, lui, est bel et bien français et sort tout droit de l’esprit artistique d’Edouard.

Le prix public de “La F.” est de 399 euros, mais le prix spécial en précommande est de 339 euros. La production doit commencer fin 2022 et les premières livraisons pour cette édition limitée à 300 pièces sont annoncées pour avril ou mai 2023. Ce positionnement prix est expliqué par la marque comme une volonté de proposer des montres abordables et accessibles, comme on le ferait avec des produits proposés à des amis. En tout cas avec un verre saphir, un Miyota basique, un cadran aux matériaux suisses, un design travaillé sans copier les grands de l’industrie etc, c’est d’après nous un positionnement intéressant pour une micro-marque française et ça fait plaisir à voir.

Manime La F. : notre avis

Au poignet, cette La F. est intéressante. Le bracelet en maille milanaise est agréable et élégant et les 40 millimètres de diamètre lui offrent une polyvalence appréciable. Elle a une vraie présence au poignet mais sait rester discrète et intriguante. Son équilibre entre attention aux détails, simplicité, technicité et modernité est affiné et réussi.

Édouard insiste sur le fait que son but à travers son projet est de rappeler l’importance des moments simples entre amis. A travers ses idées, ses designs, son positionnement et son projet dans son ensemble, il veut inciter ses amis existants et ceux en devenir à prendre la vie du bon côté, à ne pas trop se prendre au sérieux et à profiter du moment présent. On aurait presque envie de devenir son pote et d’ailleurs, il propose de le rencontrer via ZOOM Call pour qu’il vous présente lui même sa marque, son histoire et sa vision pendant 15 minutes. Sur leur site officiel, il vous suffit d’indiquer la date et l’heure à laquelle vous voulez être appelé et hop, vous aurez l’opportunité d’échanger par écrans interposés avec ce jeune entrepreneur passionné et qui sait, ce sera peut-être le début d’une nouvelle amitié!

Chez Le Calibre, nous sommes toujours contents de pouvoir mettre en avant de jeunes projets, encore plus lorsqu’ils sont français et qu’ils proposent quelque chose de nouveau et qui donne envie. Manime nous propose un story-telling original, des montres travaillées, faites par des passionnés pour des passionnés tout en restant accessibles, avec des designs propres à la marque, simples au premier coup d’oeil mais qui regorgent de détails appréciables. Édouard parvient d’après moi à nous faire comprendre son projet à l’image jeune, fraiche, transparente et sympa grâce à une montre qui fait parler, qui reste fun et qui semble plaire aux amateurs comme aux non-initiés, fait assez rare pour être souligné.

Je trouve que cette La F. est une bonne alternative unisexe pour celles et ceux qui veulent soutenir un projet de micro-marque française en s’offrant une pièce au design néo-vintage qui coche presque toutes les cases de la montre destinée aux connaisseurs. Elle aurait mérité un peu plus d’étanchéité pour augmenter sa polyvalence, mais on lui pardonne pour cette fois et on espère que notre nouvel ami entendra nos requêtes pour les prochaines versions ;).

Pour plus d’informations, nous vous invitons à vous rendre directement sur le site de Manime.

Dernière modification de l’article le 12/11/2022

Jeremy

Basé entre Paris et la région de Genève, avec des explorations fréquentes à l’international, mon itinéraire professionnel m’a vu évoluer de l’événementiel en Asie et du secteur immobilier français en passant par des sphères variées telles que la formation, la création multimédia et l’intelligence artificielle. Ma curiosité m’a conduit vers l’horlogerie sur le tard. Depuis des années, je suis fier de pouvoir partager les subtilités de ce domaine sur lecalibre.com, média devenu une véritable référence francophone sur le secteur !