“First Man”, le film qui retrace de l’intérieur l’aventure complètement folle de Neil Armstrong et de son équipe pour le premier voyage sur la lune de l’histoire, sera projeté dans toutes les bonnes salles de cinéma d’ici quelques jours (17 Octobre 2018). C’est Ryan Gosling qui interprétera le rôle de Neil Armstrong, troquant donc son blouson en satin et au scorpion brodé de “Drive” pour un costume d’astronaute d’un réalisme sans faille. L’attention aux détails dans “First Man” était primordiale à tous les niveaux, que ce soit en terme de faits historiques ou d’accessoires utilisés. L’accessoire qui nous intéresse aujourd’hui ? Vous l’aurez deviné, il s’agit bien évidemment de la Omega Speedmaster que porte.
L’histoire rapide de la “Moon Watch”
Comme on le développe longuement dans notre article dédié à la Omega Speedmaster, ce chronographe était, dès son lancement en 1957, une montre de professionnels, dotée d’options et de caractéristiques de très haut vol. À l’origine, la Speedmaster était considérée comme une montre à destination des pilotes automobiles. Elle était élégante et équipée d’une lunette gravée et d’une fonction chronographe d’une précision extrême. Son boîtier était triplement scellé afin de la rendre résistante aux chocs, aux champs magnétiques, et à l’eau jusqu’à 60 mètres de profondeur. Elle devint la première montre à aller sur la lune en 1962, lorsque l’astronaute Wally Schirra embarqua pour la mission Mercury Atlas 8 avec sa propre Speedmaster au poignet. Elle fut ensuite la première montre portée sur la lune, au poignet de Neil Armstrong le fameux 21 juillet 1969.
C’estle 12 avril 1961 que la première montre est allé dans l’espace. Elle était au bras du premier homme a y être allé : Youri Gagarine pour la mission Vostok 1. Sa montre était russe comme son détenteur : Une Sturmanskie mouvement Pobeda K-26.
La Speedmaster fut choisie pour la mission Apollo pour plusieurs raisons, la principale étant le fait qu’il s’agisse de la seule montre qui ai passé tous les tests techniques exigés par la NASA. Tous les équipements utilisés dans le vaisseau devaient passer une batterie de tests extrêmement rigoureux avant d’être certifiés par la NASA. En 1964, quatre marques ont proposé des montres pour qu’elles soient soumises à ces fameux tests. La batterie de tests était composée de dix environnements différents, et les montres devaient passer les dix pour être acceptées. Un seul test raté éliminait directement la montre en question. Une des quatre marques avait proposé une montre trop encombrante qui ne pouvait pas être portée facilement comme montre de poignet, elle a donc été éliminée avant même le premier test. Les trois marques restantes étaient Hamilton, Rolex, et Omega. Deux ne passèrent pas le premier test, qui se passait dans une chambre à vide thermique. La Omega Speedmaster fut donc la seule être qualifiée pour le second test, puis pour les huit suivants. Elle passa les dix tests sans problème et reçu son certificat en mars 1965, confirmant qu’elle allait devenir la montre officielle portée pour marcher sur la lune.
Ryan Gosling et l’attention aux détails
Pour celles et ceux qui ne le savent pas encore, Ryan Gosling a une relation assez particulière avec l’horlogerie et les montres vintage. Il semble faire partie des connaisseurs qui optent bien plus volontiers pour des montres authentiques qui racontent une histoire plutôt que pour des modèles qui en mettent plein la vue grâce à des métaux précieux et autres diamants. Cela se ressent dans ses choix d’investissement, par exemple avec sa Patek Philippe Calatrava, ou encore avec sa Jaeger LeCoultre Memovox. On ne peut s’empêcher de penser que cette relation ait joué un rôle dans l’attention à l’exactitude des détails concernant les montres utilisées pour le tournage du film “First Man”.
Une de ses apparitions en public qui a fait du bruit chez les fans d’horlogerie et de montre vintage remonte à 2017, pendant la cérémonie des Golden Globes. Ryan Gosling a remporté le prix du meilleur acteur, et est donc monté sur scène pour recevoir son prix, habillé d’un superbe costume blanc, qui cachait en partie une magnifique Rolex vintage, difficile à reconnaître au premier coup d’œil. Les experts de plusieurs sites et magazines spécialisés ont certainement passé la nuit à visionner la vidéo pour identifier la montre et son origine, et c’est comme cela qu’ils sont parvenus à la conclusion qu’il s’agissait d’une Rolex Air King des années 1950, référence 5500 ou 6552, qui sont pratiquement identiques. Encore une preuve du bon goût de monsieur Gosling quand il s’agit de garde-temps d’exception.
Il semblerait que l’équipe de “First Man” ait voulu rendre hommage aux équipes de l’époque, en respectant le plus rigoureusement possible les détails des faits réels et du matériel utilisé. En collaborant avec les équipes du siège d’Omega à Bienne en Suisse, l’équipe du film parvint à se procurer des montres correspondant très précisément à celles utilisées à l’époque. Ils ont pu utiliser certaines montres sorties tout droit des archives de la marque, ainsi que des répliques spécialement conçues pour l’occasion par des spécialistes internes à la marque. Il a fallu travailler avec deux références différentes : la ST 105.003 (qui est le modèle exact qui fut tester par la NASA en 1964) et la ST 105.012, puisque ces deux modèles furent portés par Neil Armstrong, pendant les entraînements avant la mission d’abord, puis pendant la mission finale. Plus de dix montres furent produites pour le film, au grand plaisir, on l’imagine, de Ryan Gosling, qui eu l’opportunité de porter ces pièces à l’histoire absolument incroyable.
L’épisode Apollo 13
Il est important de comprendre que la montre choisie pour une mission de cette envergure n’était pas considérée comme un gadget ou comme un petit plus, mais bien comme un outil de secours sur lequel les astronautes devaient pouvoir compter en cas de défaillance technique au niveau de la communication avec la terre, ou au niveau des indicateurs digitaux dans le vaisseau et autres. Le temps qui passe est une variante extrêmement importante dans les missions spatiales, ce qui explique pourquoi les tests que l’on faisait passer aux montres sélectionnées étaient si durs et si rigoureux. C’est d’ailleurs grâce à leurs Omega Speedmaster que les astronautes de la fameuse mission Apollo 13, en 1970, parvinrent à revenir sur terre sains et saufs. L’horloge interne du vaisseau qu’ils utilisaient pour tenter de revenir sur terre ne fonctionnait plus, tout comme la grande majorité des équipements à leur disposition, suite à l’explosion d’une bouteille d’oxygène qui endommageât gravement la navette spatiale et qui força l’équipage à écourter leur mission et à effectuer des manœuvres manuelles pour s’assurer d’être dans la bonne trajectoire pour rentrer dans l’atmosphère terrestre sans danger. Mission Control, l’équipe de la NASA sur terre à Houston, détermina qu’une des manœuvres nécessitait entre autres de mettre en marche un réacteur pendant très exactement 14 secondes. Les astronautes s’exécutèrent, utilisant la fonction chronographe de la Omega Speedmaster de John L. “Jack” Swigert pour calculer cette durée. Les manœuvres furent un succès, et l’équipage parvint à rentrer à la maison.
Omega et la NASA ont toujours entretenu des relations très proches, basées sur la confiance et sur l’excellence. Cet épisode effrayant prouve que cette confiance a été gagnée, et jamais trahie. En guise de remerciement pour leur contribution dans cet exploit, Omega a reçu un “Silver Snoopy Award” de la part de la NASA. Il s’agit d’un award attribué d’habitude aux employés et aux partenaires de la NASA lorsqu’ils sont impliqués dans des réussites grandioses concernant la sécurité des individus ou la réussite d’une mission. Snoopy était en effet la mascotte non-officielle de la NASA à une époque, ce qui a donné lieu à cet award. À l’occasion du 45ème anniversaire de l’épisode Apollo 13, Omega présenta une montre hommage anniversaire que vous pouvez admirer sur la photo ci-dessous, comme pour remercier la NASA de cette distinction, et pour rappeler au monde que les relations entre la NASA et Omega sont basées sur des exploits et des succès absolument incroyables.
Dernière modification de l’article le 24/03/2021
Basé entre Paris et la région de Genève, avec des explorations fréquentes à l’international, mon itinéraire professionnel m’a vu évoluer de l’événementiel en Asie et du secteur immobilier français en passant par des sphères variées telles que la formation, la création multimédia et l’intelligence artificielle. Ma curiosité m’a conduit vers l’horlogerie sur le tard. Depuis des années, je suis fier de pouvoir partager les subtilités de ce domaine sur lecalibre.com, média devenu une véritable référence francophone sur le secteur !
3 Comments
Hippolyte
L’article fait mention de l’Omega Speedmaster de Wally Schirra comme première montre à aller dans l’espace en 1962.
Or, le 12 avril 1961, Youri Gagarine est allé dans l’espace avec au poignet une Sturmanskie animée par un calibre russe Pobeda K-26.
De fait, la première montre dans l’espace, comme le premier homme, était russe.
Omega ne s’y trompe d’ailleurs pas, puisque le surnom de la Speedmaster est “Moonwatch” et non pas “Spacewatch”.
LeCalibre.com
Bonjour
En effet, vous avez raison. On s’excuse pour la coquille et venons d’y apporter les modifications nécessaires.
Merci à vous
Hippolyte
You’re welcome
=)