Omega : La marque alpha du monde horloger

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Si vous demandez à un inconnu de vous citer des marques horlogères de luxe, vous avez de grandes chance de vous voir répondre Rolex en premier puis avec un peu de chance Omega et Patek Philippe. Mais si par contre cette personne s’y connaît un peu alors la marque à la lettre grecque a de forte chance d’être cité rapidement. Et cela s’explique facilement au regard de ce que représente Omega dans le monde horloger.

A tout moment de son histoire la marque a cherché, à travers ses innovations ou la qualité de ses montres, à se forger une image de pionnière. Cela s’est traduit auprès du publique par une association constante de la marque et de ses montres à différents records (sportif ou scientifiques), évènements ou célébrités.

Cet page va donc présenter l’histoire d’Omega et la place qu’elle occupe aujourd’hui dans l’imaginaire des amateurs de montres, pour certain la place de la marque alpha.

OMEGA, L’éternel précurseur

 

Fondation

Tout commence en 1848, le jeune Louis Brandt du haut de ses 23 ans, ouvre un comptoir d’établissage à La Chaux-de-Fonds dans le canton de Neuchâtel. L’établissage désigne un mode de production économique proto-industriel et consiste à produire des montres en divisant le travail de fabrication en petites unités spécialisées et indépendantes ; L’ensemble des pièces est ensuite réuni au dernier moment pour la finalisation des garde-temps, ici sous marque « Louis Brandt ».

La passation aux deux héritiers du fondateur, Louis-Paul et César Brandt, se fait en 1879. La marque se renomme alors « Louis Brandt & Fils ». Ils décident de se lancer dans la fabrication industrielle et pour cela ils déménagent à Bienne, dans le canton de Berne, proposant de meilleurs atouts sur la logistique des transports, une main-d’œuvre plus qualifiée et l’accessibilité aux énergies.

 

César et Louis-Paul Brandt

Dès 1880, ils lancent leur premier calibre en série fiable et bon marché : le « Labrador ». Ce calibre connaît un succès immédiat et est une réussite tant sur le plan des innovations technologiques que sur l’excellence des performances chronométriques. Engendrant un développement rapide de l’entreprise avec pas moins de 250 personnes dès la fin de l’année. Au cours de cette décennie, la manufacture devient la plus grande de l’horlogerie suisse, occupant 600 personnes et à même de produire 100 000 montres par année.

Le nom « Omega »

En 1894, l’entreprise lance le calibre 19 lignes (unité de mesure moyenâgeuse équivalente à 1/12ème de pouce) qui est un concentré technologique et révolutionnaire: toutes les pièces sont interchangeables par n’importe quel horloger dans le monde et les fonctions de remontage et de réglage de l’heure se font au niveau de la couronne et de la tige. Les frères nomment leur création « OMEGA », un nom qui évoque l’accomplissement ultime. Devant l’immense succès de ce calibre l’entreprise se renomme en « OMEGA Watch Co. », devenue référence de l’horlogerie. Deux décennies plus tard, le calibre Omega représente encore un tiers de la production de la marque.

Industrialisation du « Labrador »

Les crises et les guerres

Omega subit un premier coup d’arrêt avec la crise économique de 1908 et 1909, suivi de la 1ère Guerre Mondiale, durant laquelle la Suisse est touchée par la grippe espagnole et une grève ouvrière sans précédent. Les ouvriers d’Omega bloquent l’accès à l’usine et la direction fera appel à l’armée pour en dégager l’accès. La semaine de travail tombe à 48 heures, des vacances payées sont accordées aux ouvriers. Malgré les accords, les conflits sociaux persistent et la firme connaît encore plusieurs épisodes de grève.

S’en suit le krach de 1929 suite à laquelle la marque rebondit en s’associant avec la société Tissot en 1930 et en créant la SSIH (Société Suisse pour l’Industrie Horlogère) pour survivre. Les deux marques se partagent le marché : milieu de gamme pour Tissot ; haut de gamme pour Omega. Deux ans plus tard, le fabricant de complications Lemania rejoindra la SSIH.

La crise persiste et en 1931 la moitié du personnel est mis au chômage complet. La production chute de 40% en deux ans et l’effectif ne contient plus que 700 personnes.

Cependant les années 30 laissent place à de belles innovations. En 1931 le premier prototype de mouvement automatique avec deux masses oscillantes permettant un remontage bidirectionnel, puis en 1932 la première montre de plongée grand public baptisée « Marine » est présentée. Elle possède un double boîtier breveté, doté d’un joint en liège qui empêche l’eau et la poussière de pénétrer à l’intérieur de la montre. A ceci s’ajoute un fermoir ajustable pour la porter par-dessus une combinaison de plongée. Enfin en 1937, la montre-bracelet Medicus affiche une aiguille centrale des secondes, elle est utilisée par le personnel médical sur le champ de bataille et dans les hôpitaux pour contrôler le rythme cardiaque des blessés. Elle est surnommée « la montre des infirmières ».

La “Marine” (à gauche) et la “Medicus” (à droite)

Durant la seconde guerre mondiale et malgré des difficultés économiques, Omega fut le plus gros fournisseur de montres auprès des forces armées britanniques et alliés.

L’après-guerre

La diffusion des montres Omega se poursuit, dans le domaine aéronautique entre autre, jusqu’à la consécration, en 1969, quand le chronographe Speedmaster, au bras de l’astronaute américain Buzz Aldrin, se pose sur la Lune.

Les années suivantes sont difficiles pour le monde de l’horlogerie suisse et les années délicates s’enchaînent pour la marque avec la crise du quartz et la concurrence japonaise. Elle frôle le dépôt de bilan ainsi que le rachat par la marque Seiko. En 1983, la SSIH et l’ASUAG (autre société holding horlogère) fusionnent pour former la SMH (Société suisse de Microélectronique et d’Horlogerie), aujourd’hui rebaptisée Swatch Group. Dans la foulée, Omega perd son statut de manufacture, ainsi que les activités de Recherche et Développement.

Nicolas Hayek, alors PDG de SMH et s’appuyant sur le succès de la montre Swatch, procède à une renaissance de la marque historique suisse. Elle retrouve son dynamisme d’antan et aboutit même en 1999 à l’échappement Co-Axial initié par George Daniels (voir plus loin) accouplé en parallèle avec le Spiral Si14 en silicium conçu pour résister aux champs magnétiques.

Omega et le sport

Que serait une grande maison horlogère sans une relation forte avec le sport. En particulier si elle produit des chronographes ou autres toolwatchs. Omega ne fait pas exception et a développé au cours de son histoire de grands liens avec le monde du sport. Que ce soit à travers le chronométrage de grands évènements sportifs, le sponsoring d’athlètes ou encore l’innovation dans les méthodes de mesure du temps au cours de compétitions.

Publicité Omega mettant en avant son lien avec le sport

La première incursion de la marque dans le sport remonte à plus d’un siècle. Les chronographes à gousset Omega ont été utilisés durant la course de ballons dirigeables, la coupe Gordon Bennet. Après ça la marque sera présente dans bien des événements dont les plus célèbres d’entre eux : Les Jeux Olympiques.

C’est en 1932, à Los Angeles, qu’Omega devient le chronométreur officiel des JO. Pour cela un seul chronométreur suisse ce sera déplacé aux USA avec 30 chronographes rattrapantes pour tous les jeux. Durant les 28 éditions qui ont suivi Omega ne cessera de perfectionner l’art du chronométrage sportif et participera de ce fait à plusieurs grands exploits. On peut notamment citer les quatre médailles d’or d’Owens aux jeux de 1936.

Le sport comme vecteur d’innovation

Mais au-delà de la simple prise de temps, Omega va mettre au point et perfectionner toute une série d’innovations permettant un chronométrage toujours plus précis et fiable. Les Jeux Olympiques seront la vitrine parfaite pour présenter les dernières innovations. En 1948, aux jeux de St Moritz puis de Londres, Omega utilise une cellule photoélectrique pour le déclenchement des chronos. À partir de cette date l’action de l’homme sur la prise de temps sportif se réduit. Que ce soit dans le déclenchement mais aussi dans l’affichage et la communication des résultats. En 1952 Omega lance l’OMEGA time recorder qui permet d’imprimer les résultats sur papier. Cela vaudra à la marque la croix du mérite Olympique. Puis en 1964, l’Omegascope permet l’affiche du temps sur les écrans de retransmission en temps réel.

Des premiers chronographes Omega aux JO à l’Omega Quantum Timer

Du côté de la précision Omega, inventa également en 1968, pour les JO de Mexico, la plaque de touche en natation éliminant totalement l’action humaine et le besoin d’un chronométreur. Le nageur va lui-même arrêter son chrono en touchant la plaque sur le mur avec sa main à l’arrivée.

Puis en 1992, aux JO d’Albertville Omega mettra en place le scan-o-vision lors des épreuves de patinage de vitesse. La mesure au millième de seconde près sur la ligne d’arrivée permet avec l’aide du numérique une précision jamais atteinte.

De même que le déclenchement à l’arrivée est important, celui au départ l’est tout autant. Pour cela Omega utilise depuis 2010 un pistolet starter électronique remplaçant les starters traditionnels.

Enfin, depuis 2012, Omega utilise le quantum Timer pour obtenir une précision d’1µs (un millionième de seconde) jamais atteinte dans le sport.

Les plaques de touches, le nouveau Starter Omega et l’Omegascope

La marque suisse ne s’est pas arrêtée là. De par son implication dans l’athlétisme et la natation ou encore le bobsleigh elle a développé tout une série d’innovations améliorant l’expérience sportive. On peut citer entre autres :

  • Des starting-block en athlétisme et en natation
  • Un affichage en direct, que ça soit dans les enceintes sportives via les panneaux dans un stade, un compte-tours immergé pour aider les nageurs ou le Swimming light show indiquant instantanément les 3 premiers nageurs de la course.
  • Des photo-finish grâce au Scan-o-vision
  • Des capteurs de vitesse, de G et de vitesse angulaire pour le Bobsleigh ainsi que des photocellules infrarouges pour la mesure des temps de départ, d’arrivée et intermédiaires.

Plot de départ / Starting-block / Compte tours Omega

Omega et le sponsoring sportif

Enfin en plus de la performance pure, Omega a associé son nom au sport à travers le sponsoring de nombreuses compétitions et évènements sportifs. On retrouve ainsi Omega chronométreur officiel de L’IAAF Diamond League d’athlétisme mais aussi du championnat de la PGA en golf ou encore de la coupe de l’America en voile.

Omega va également faire du naming d’évènements comme les Omega European Master de Golf ou encore les Omega Dubai Desert Classic.

Quelques Sponsorings Omega

Enfin qu’est-ce que serait le sport sans ses sportifs. Omega couvre bien entendu cet aspect du sponsoring en s’associant à de nombreux athlètes. Que ce soit au Golf avec Rory McIlroy, Sergio Garcia ou Michelle Wie mais également en natation en sponsorisant Michael Phelps ou Chad Leclos ou à la voile en sponsorisant l’équipe d’Alinghi ou les champions olympiques Suisse, le bateau suisse. La marque n’hésitant pas à sortir des modèles spéciaux dédiés à ces sports et portés par les athlètes (en compétition pour les golfeurs).

L’aqua-terra “Golf”/Speedmaster “Rory McIlroy”/Planet Ocean “Coupe de l’America”/Speedmaster “Alinghi”/ Planet Ocean 600m

Enfin la marque suisse peut pousser sa participation encore plus loin en participant à l’extension de sports et en particulier le Bobsleigh où la marque, associée à la fédération internationale depuis 2002 fournit les équipes en données à l’aide de capteurs installés sur la piste et les bobs. Et depuis peu en prend part au développement du monobob et en est sponsor principal des Omega series, compétition majeure de cette nouvelle discipline.

Monobob aux couleurs d’Omega

Quelques infos en vrac

Omega et le cinéma

  • Comme toute grande marque Omega s’associe à des personnalités publiques. En plus des sportifs (voir partie spécifique) elle a choisi de s’associer à des stars de cinéma. On retrouve ainsi : Nicole Kidman, Georges Clooney, Eddy Redmaye et bien sûr Daniel Craig, le James Bond actuel.
  • En plus d’être associé à son acteur, Omega est depuis 1995 la montre de l’agent 007. Plus de détails sur ces modèles sur notre article dédié.

Omega, la mer et l’environnement

  • La relation Omega / Monde marin est très forte et symbolisée par la gamme Seamaster. Omega détient ainsi de nombreux records de plongée. On peut également voir la marque au poignet du commandant Cousteau, de l’apnéiste Jacques Mayol ou de nombreux skippers.
  • L’engagement d’Omega envers la mer se caractérise aussi par son implication dans la sauvegarde des milieux marins à travers le projet Nekton.

Omega fait dans le social

  • Omega est un acteur important de nombreux projets sociaux et environnementaux. Le plus connu étant Solar Impulse, l’avion fonctionnant à l’énergie solaire.
  • Omega prend part au projet Orbis, à travers son ambassadrice Cindy Crawford. Ce projet a pour but d’offrir l’accès à des soins ophtalmologiques aux enfants de par le monde
  • Omega est impliqué dans le projet Terra de Yann Artus Bertrant et dans le documentaire Planet Ocean. Ces projets ayant pour but de montrer la planète sous un autre angle afin de prendre conscience qu’il faut la protéger.

Omega regarde vers son passé

  • Chaque possesseur d’Omega à possibilité de demander des extraits d’archives de sa montre via le site internet de la marque. Omega gardant une trace de tous les modèles sortis de ses ateliers.
  • De même, le site internet de la marque permet de retrouver une fiche reprenant les infos de tous les modèles et références Omega produits.
  • La marque possède également son musée la cité du temps à Bienne. C’est un excellent moyen de découvrir la riche histoire d’Omega.

L’innovation chez Omega

La marque Omega poussera toujours plus les limites de ses montres et de la mesure du temps. On l’a vu pour le sport mais aussi dans l’accompagnement d’exploits humains (voile et plongée, conquête de l’espace, …). Pour cela la marque aura sans cesse innové et développé de nouveaux matériaux pour ses boîtiers (céramique grise, Ceragold, l’or Omega Sedna, …) ou mouvements (spiral en silicium, alliage non ferromagnetique Nevagauss,…). Mais l’innovation qui vient à l’esprit en premier lorsque l’on pense à Omega c’est son fameux échappement Co-Axial.

L’échappement Co-Axial

En 1999 Omega présente sa nouvelle innovation, l’échappement Co-Axial. En plus de marquer l’histoire d’Omega, elle est également la première innovation dans le domaine de l’échappement en 250 ans. L’échappement Co-Axial a été développé par le génial horloger anglais Georges Daniels (1926-2011), considéré comme le meilleur horloger du XXe siècle. Pour financer son projet Daniels a fait le tour des maisons horlogères. Seul Nicolas Hayek lui répondra favorablement. Omega ayant soutenu le projet depuis le début la marque en a l’utilisation exclusive et son premier calibre équipé de ce système fut le 2500.

Georges Daniels, inventeur de l’échappement Co-Axial

Petit rappel et description

Décrit simplement, l’échappement est le cœur de la montre mécanique et permet d’entretenir les oscillations du balancier (le mécanisme régulateur de la montre).

Pour cela une impulsion laisse périodiquement échapper une parcelle d’énergie pour la restituer à l’organe régulateur. Le balancier n’est en contact avec l’échappement que pendant le dégagement et l’impulsion. En dehors de ces fonctions, il effectue librement son arc supplémentaire.

Échappement à encre suisse classique :

Roue d’échappement, ancre et balancier

Échappement co-axial

A : Roue intermédiaire.

B : roue double coaxiale, composée du pignon d’échappement C solidaire de la roue d’échappement D.

Une ancre E avec 3 levées en rubis F, G, H.

Un plateau K portant une levée d’impulsion en rubis et une cheville en rubis L.

Le plateau est solidaire du balancier-spiral.

 

L’échappement Omega Co-Axial créé par George Daniels utilise de manière plus efficace l’énergie disponible et sa stabilité chronométrique reste meilleure dans le temps. Le résultat est un mouvement qui requiert des services plus espacés en comparaison avec des montres équipées d’un échappement à ancre suisse.

Une impulsion est transmise dans le sens horaire directement de la dent de la roue d’échappement au plateau. Après les impulsions, la roue d’échappement est en repos sur les levées de repos et le balancier effectue ses oscillations librement, sans perturbation.

 

Le balancier reçoit en b, l’impulsion en sens horaire par la levée d’impulsion J du plateau K.

 

Impulsion sens anti-horaire au balancier, en d, via la dent du pignon C et la levée d’impulsion G.

Dans le sens antihoraire, l’impulsion est délivrée au plateau via l’ancre. La dent tombe sur la levée d’impulsion en A et pousse la levée en position B. Depuis le centre de la ligne B, sous l’action de la dent, l’impulsion se poursuit complètement jusqu’en C et la dent tombe ensuite en repos.

Après les impulsions, la roue d’échappement est en repos sur les levées de repos et le balancier effectue ses oscillations librement, sans perturbation.

Pour une montre d’environ 30 mm de diamètre, le contact de glissement de la dent sur la levée durant l’impulsion ne dépasse pas 5 centièmes de millimètre ce qui ne donne pas plus de 1 millimètre par tour de la roue d’échappement.

En conséquence l’impulsion n’est pas affectée par les conditions de la lubrification, ainsi un important facteur de variation est éliminé et contribue à une marche stable.

(Tiré de horlogerie-suisse.com)

Avantages

Le point faible de l’échappement ancre suisse classique est qu’il transmet les forces de la roue d’ancre au balancier par des effets de leviers et de plans inclinés glissants de la roue d’ancre sur l’ancre (des dents de la roue d’ancre sur les levées d’ancre). Maintenir un bon frottement sur des plans glissants implique des systèmes de lubrification très délicats, sensibles au vieillissement.

De par son système de transmission tangentielle de la force, l’échappement Co-Axial fonctionne comme un engrenage et ne nécessite, pour la transmission de la force, aucune lubrification. La seule lubrification présente évite les phénomènes d’usure sur les organes de repos.

L’échappement Co-Axial permet une transmission constante dans le temps de la force d’entretien du balancier-spiral.
Pour ce nouvel échappement, l’angle de levée du balancier est réduit à 30°, ce qui assure une perturbation moindre du balancier à chaque alternance, par rapport à l’échappement ancre (52°) ce qui est un important avantage à l’isochronisme. Il en résulte la constance des qualités de réglages de la montre et sa précision. Cet échappement est donc parfaitement adapté à la fabrication de chronomètres de haute précision.

Enfin par rapport à l’échappement à détentes dont il est issu, il a l’avantage d’être auto-démarrant.

Avec le lancement du calibre 2500, dont la précision a encore été améliorée grâce à l’introduction du balancier-spiral libre (sans raquette), Omega a signé la plus importante révolution de l’histoire horlogère récente, parvenant à des performances chronométriques jusque-là considérées comme inatteignables pour des montres mécaniques produites en séries.

Mouvement Omega 2500 avec échappement Co-Axial

Historique

Après le lancement en 1999 du calibre Co-Axial 2500 Omega a continué à optimiser sa nouvelle technologie.

La première étape est le lancement en 2005 du calibre 3313, un mouvement chronographe équipé du Co-Axial, qui créa une fois encore l’évènement. Puis deux ans plus tard, la marque va encore plus loin en lançant en 2007 le calibre Co-Axial 8500, marquant une nouvelle avancée spectaculaire dans l’évolution du mouvement Co-Axial: pour la première fois, Omega présente un calibre complet construit autour de l’échappement Co-Axial. Chacun de ses 202 composants a été spécialement développé et produit en interne pour ce nouveau calibre. Les procédés de fabrication ont également été optimisés afin de pouvoir produire ce mouvement en série.

Omega est redevenu avec ce mouvement 8500, une manufacture horlogère à proprement parler. Pour rappel la compagnie doit son nom à un mouvement qu’elle a développé et produit en série dès 1890. L’introduction du calibre Co-Axial 8500 démontre avec force qu’Omega est de retour parmi les manufactures horlogères suisses, terme réservé aux compagnies qui conçoivent et produisent leurs mouvements en interne.

En 2008 avec le lancement du calibre Co-Axial 8520 / 8521 spécialement conçu pour des montres de petit diamètre la marque continue d’étendre ce nouvel échappement à toute sa gamme. Ce calibre fut introduit dans la nouvelle collection Aqua Terra pour dame, démontrant que cette technologie fonctionne à la perfection même pour des montres de 30 mm de diamètre.

Aujourd’hui Omega poursuit son évolution avec le développement de nouveaux calibres à échappement Co-Axial auxquels s’ajoutent de nouvelles complications. La marque souhaite dans le futur doter toutes ses nouvelles montres mécaniques – à l’exception des Speedmaster Professional qui ressortent avec son calibre d’origine – de calibres Omega Co-Axial.

Les gammes et modèles passés et présents

La Gamme Seamaster

Gamme de montre probablement la plus connue d’Omega, la Seamaster est la gamme de produits la plus ancienne encore produite par la marque. Dans la lignée des modèles conçus pour la Royal Navy britannique vers la fin de la Seconde Guerre mondiale la première Seamaster est introduite en 1948 et a pour principale caractéristique un joint torique utilisé pour assurer son étanchéité. L’influence de la guerre est bien présente dans son développement car ce joint avait été développé pour être utilisé dans les sous-marins pendant la guerre, et s’est avéré utile pour les montres. Ce joint rendait les montres moins vulnérables aux changements de température et de pression par rapport aux anciens joints en plomb.

Le lancement de la Seamaster marque également le centenaire de la manufacture. Omega en profite donc pour présenter les technologies développées pendant la guerre tout en les sublimant esthétiquement pour créer des montres portables par tous et en toutes occasions (sorties, aventures, sport, …).

La première Omega Seamaster de 1957 (gauche) et le Seahorse, logo de la famille Seamaster

En 1957 la Seamaster adopte de grands changements et innovations qui vont orienter la gamme purement vers la plongée. Cette pratique étant en plein boom à cette époque et les tentatives de records très nombreux. L’Omega Seamaster a établi son premier record de plongée en 1955, lorsque le plongeur Gordon McLean a atteint une profondeur de 62,5 mètres (205 pieds) en Australie.

Omega a donc cherché à participer à cette course aux records mais également à proposer une montre permettant à tous de l’utiliser en plongée loisir.

Le modèle symbolisant cette évolution est le Seamaster 300, qui fait partie de la trilogie Omega professionnelle de 1957 (voir plus bas).

La Seamaster 300 présente, en plus d’une grande étanchéité, un affichage ultra-lisible grâce à ses grandes aiguilles et ses index fins sur fond noir. Ce modèle est rapidement devenu le préféré de grands explorateurs comme le Commandant Cousteau et de plusieurs unités de plongeurs militaires (Britanniques en autre).

Omega Seamster 300

L’exploration sous-marine devenant de plus en plus exigeante et en particulier les pressions que devaient supporter les montres, Omega présente en 1970 la Seamaster Ploprof dont le boîtier monocoque anglé abrite un système de joints surcomprimés qui garantissent une performance et une étanchéité exceptionnelle ainsi qu’une une résistance maximale aux contraintes physiques de l’océan. La couronne carrée, entièrement encastrée dans la carrure et protégée par un large écrou de verrouillage, était positionnée à 9 heures pour une plus grande aisance de mouvement du poignet et pour éviter toute manipulation accidentelle.

La Ploprof résistait également à l’infiltration perturbatrice des petits atomes d’hélium contenus dans l’air des cloches sous lesquelles les plongeurs passent plusieurs heures pendant la décompression. Ces atomes pouvaient pénétrer à l’intérieur de la montre et la faire exploser à la fin de la décompression. Contrairement à la plupart des montres de plongée qui sont équipées de valves permettant de relâcher l’hélium, l’ingénieuse Ploprof empêche le gaz de pénétrer à l’intérieur de son boîtier et de perturber la précision de la montre.

Seamaster Ploprof

La gamme va continuer à s’étendre et de nombreux modèles, plus ou moins connus et performants vont voir le jour. Omega ne limitera pas sa gamme à une utilisation en plongée mais va également proposer des modèles plus habillés ou décalés comme un modèle Bullhead ou des modèles colorés. Cette diversité peut aujourd’hui amener à des difficultés de compréhension de la gamme et l’identification des modèles.

Le modèle marquant suivant est la Seamaster diver 300M, introduite en 1993. Ce modèle marque le retour d’Omega vers les montres de plongée et sera sacré montre de l’année par un magazine allemand. Ce modèle est aujourd’hui l’un des plus connus de la marque et est connu pour son motif vagues sur le cadran. Elle est également (et surtout ?) la montre de l’espion le plus célèbre au monde, James Bond, depuis 1995.

Seamster 300M (gauche), Aqua-terra 2002 (centre) et Bullhead (droide)

Aujourd’hui, l’Omega Seamaster est réputée pour être l’une des plus grandes montres de l’exploration maritime grâce à ses modèles historiques et actuels (Seamster planete ocean, 300M). Son nom semble indiquer qu’elle a même été créée spécialement à cette fin. Mais comme toutes les icônes du design, l’histoire de la Seamaster est unique en son genre. En 70 ans, elle a changé et évolué et ses véritables origines sont bien éloignées de celles que l’on pourrait imaginer. La Seamaster Aquaterra représentant parfaitement aujourd’hui la dualité de la gamme. Tous les modèles sont bien sur reconnaissables par l’hippocampe (Seamhorse) gravé au dos du boîtier depuis 1958.

La trilogie professionnelle de 1957

En 1957 Omega présente une trilogie de montres professionnelles : la Seamaster 300, la Speedmaster et la Railmaster. La Seamaster étant déjà introduits dans cet article et la Speedmaster dans celui-ci, complétée juste après avec la nouvelle version, nous nous intéresserons juste rapidement à la Railmaster.

La trilogie de 1957: Seamaster 300, Railmaster et Speedmaster

Comme son nom l’indique, la Railmaster tire son origine des besoins des techniciens des chemins de fer qui travaillaient à proximité de postes électriques. Leurs montres devaient alors résister à de forts champs magnétiques. Omega proposera donc un modèle résistant à des champs supérieurs à 1000 gauss (0,1 Tesla) (comme l’IWC Ingénieur de 1955, la Rolex Millgauss en 1956 ou la Jaeger-LeCoultre Geophysic en 1958). Pour cela la Railmaster CK2914 consistait en un calibre à remontage manuel en cuivre, enfermé dans un caisson en fer doux (MuMetal), lui-même pris en sandwich par un cadran d’un millimètre d’épaisseur (cadrans habituels de 0,4mm) et d’un cache poussière en fer doux. Cet assemblage faisait office de cage de Faraday ayant pour objectif de protéger les organes sensibles contre les ondes électro-magnétiques. Le tout enfermé dans un boîtier de 37,5mm et complété d’une couronne Naïade permet à l’ensemble de rester étanche jusqu’à 60m.

La Railmaster ne connaîtra que quelques évolutions et restera relativement confidentielle, ce qui en fait une montre prisée des collectionneurs. Aujourd’hui un modèle hommage est présent dans la gamme Omega.

Différentes versions de la Railmaster

La Speedmaster 2021

D’un point de vue esthétique, la nouvelle Speedmaster Moonwatch Professional n’a que peu de différences avec sa prédécesseur. Elle s’inspire de la vraie moonwatch (st105.012) qui équipa l’équipage d’Apollo 11 en reprenant le « dot over 90 » et le « step dial ». Elle va également proposer un nouveau bracelet ainsi que différentes finitions. Ainsi il sera possible d’avoir un verre hésalite avec le fond de boite plein et le logo Omega peint  (correspondant à la moonwatch d’origine selon les spécification de la Nasa) ou bien un verre saphir, un fond transparent et un logo appliqué pour donner une touche plus moderne.

Son principal changement intervient à l’intérieur, avec la présence d’un nouveau mouvement, le calibre 3861 « master chronometer ». Ce mouvement manuel déjà présent dans certaines éditions limité possède un échappement co-axial et une certification METAS (précision de 0 à +5sec / jour, résistance aux champs magnétiques et aux chocs, plus une plus grande durabilité).

Ce nouveau modèle est bien entendu une vraie moonwatch et est donc certifiée également par la NASA pour les vols habités.

La Speedmaster 2021, son Step Dial et le calibre 3861

La Constellation

En 2016 Omega a présenté un nouveau modèle, la Globemaster. Il s’agit en fait d’une évolution de la Constellation, l’une des gammes d’Omega les plus connues. On retrouve sur la Globemaster les grandes caractéristiques qui ont marqué l’histoire de la Constellation et qui définissent ce modèle.

La première Constellation est présentée en 1952. De nombreux modèles aux designs parfois différents ont existé. Cependant certains sont restés ancrés dans la mémoire comme celui avec son cadran si particulier appelé « Pie-Pan ». Ce nom vient de la forme du cadran qui ressemble à celui d’un plat à tarte inversé. Il s’agit d’un cadran à secteur en quelque sorte, où les index viennent se faire les extrémités d’un contour dodécagonal (à douze pans), et le cadran s’affaisse à partir de cette délimitation, la partie du centre se retrouvant alors surélevée. Le cadran « Pie Pan » a fait sensation lors de sa sortie en 1952 et est devenu depuis la signature stylistique des montres Constellation (même si d’autres cadrans verront le jour plus tard).

Omega Constellation “Pie-Pan” (crédit les Rhabilleurs)

Le deuxième aspect signature des Constellation est leur boîtier dit « C-shape ». Il est introduit en 1964 et comme pour le cadran Pie-Pan il est l’œuvre du célèbre designer Gerald Genta, bien qu’à cette époque il ne signait pas encore ses créations. Ce boîtier si particulier confère à la constellation un aspect plus enveloppé et une taille plus importante et confirme au standard des montres sports de l’époque.

L’originalité de la montre est aussi liée à sa forme galbée et à ses cornes plus courtes pour accueillir un bracelet qui vient s’intégrer au boîtier.

Le modèle Constellation gardera son boîtier C-Shape jusqu’en 1978 avec une dernière itération équipée de la fameuse lunette cannelée et de l’étoile sur le cadran.

Enfin toutes les constellations vont présenter au dos du boîtier une gravure de l’observatoire de Genève entouré de huit étoiles, qui représentent les huit records de précision battus par OMEGA lors des concours d’observatoire de Kew-Teddington et de Genève au XXème siècle.

Omega Constellation avec un boîtier C-Shape et l’Observatoire de Genève, logo de la famille Constellation

La gamme actuelle présente deux modèles. Un reprenant tous ces codes et nommé Globemaster pour rendre hommage au début de la gamme, quand suite à des problèmes de copyright, Omega avait dû renommer ses Constellation sur le marché américain (le nom constellation étant associé au Lockheed Constellation). Le nom Globemaster aura été abandonné une fois ces problèmes de droits réglés.

Le deuxième modèle actuel nommé Constellation est lui une montre très habillée et élégante dans la lignée de l’esprit de la gamme.

L’Omega Constellation actuelle et deux versions de la Globemaster

La gamme De Ville

Il s’agit de la gamme prestige de la marque. L’Omega De Ville a d’abord été intégré à la gamme Seamaster. Puis en 1967, la marque retire la mention Seamaster du modèle pour en faire une famille à part entière. À partir de là, Omega proposera des montres au design et finitions particulièrement soignées et élégantes qui définiront la gamme. Les designs seront également épurés pour en faire, comme son nom l’indique, des montres à porter en ville.

Aujourd’hui la gamme perpétue cet héritage tout en utilisant cette famille pour présenter des innovations technologiques avant-gardistes. On peut notamment citer la ligne Tourbillon de la gamme.

Omega De Ville Tourbillon et le logo de la famille De Ville

Conclusion

Si Omega est un nom qui fait rêver un grand nombre d’amateur d’horlogerie c’est grâce à sa riche histoire, à son innovation constante (chronographe, échappement co-axial,…) et à sa présence dans les grands évènements du XXe siècle : JO, l’homme sur la lune, développement de la plongée,…

Grâce à cette renommée Omega est aujourd’hui la marque qui génère le 2ème plus gros chiffre d’affaires mondial derrière Rolex et peut sans contexte regarder la marque à la couronne dans les yeux à tous les niveaux. Toujours désireuse d’aller de l’avant et possédant des modèles cultes et faisant rêver beaucoup de monde, elle a encore de beaux jours devant elle et continuera à marquer le monde horloger.

 


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