Spinnaker Bradner, une Tool Watch à prendre au sérieux ? Avis

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Si vous êtes un lecteur régulier, vous connaissez sans doute déjà la Spinnaker Sorrento, une sympathique montre automatique d’inspiration marine. Voici aujourd’hui la Spinnaker Bradner, et plus précisément la référence 5062-33, avec bracelet acier et cadran vert ardoise.

Spinnaker Bradner Avis
  • Design / Style
  • Confort
  • Prix
  • Fonctionnalités
3.6

Résumé

Avantages et inconvénients

Ce que j’ai aimé :

  • Le cadran original combiné au verre super bombé qui donnent une vraie profondeur à la montre, un rendu vraiment épatant.
  • Le bracelet de très bonne facture, très agréable au toucher grâce au style « grains de riz », et agréable à porter malgré le poids de la montre.
  • Le rapport qualité-prix excellent dans cette catégorie.

Ce que j’ai moins aimé :

  • L’épaisseur du boitier, conséquence d’un cadran en relief et d’un verre super bombé
  • Le poids conséquent de la montre
  • Le système de réglage des maillons du bracelet qui est une vraie galère, comme souvent sur ce type de bracelet.
  • La lunette bidirectionnelle, qui empêche une utilisation en vraie plongée, mais comme je ne fais pas de plongée, ce n’est pas un vrai problème pour moi.

Spinnaker fait partie du groupe britannique Darmouth Brands, qui gère 6 autres marques dont les plus connues sont sans doute AVI-8, Dufa et Earnshaw.

Le créneau du groupe est assez clair : des montres très segmentées (aviation, style Bauhaus allemand, monde sous-marin, fashion watches assez classique), avec mouvements à quartz ou automatiques, proposés à des prix variants entre une centaine d’euros et 1000€. Les mouvements automatiques sont japonais (Miyota, Seiko) ou suisses. La production est clairement faite en Chine, comme la grande majorité de la production horlogère mondiale.

Spinnaker Bradner : Présentation

Cette Bradner s’inspire des montres de plongée vintage des années 60 et 70 qui étaient équipées un boitier dit « Super compressor ». Le boitier « Super compressor » est à l’origine une invention de Ervin Piquerez, un jurassien ingénieux qui mit au point un boitier de montre avec un système d’étanchéité innovant pour l’époque. Trois systèmes ont été développés, le Compressor, le Compressor 2 et le Super Compressor.

Spinnaker-Piquerez-Compressor

Le boitier type était caractérisé par deux couronnes : celle à 4h sert aux fonctions habituelles de la montre (mise à l’heure et date, remontage), et celle à 2h sert à faire tourner une lunette intérieure bidirectionnelle servant aux plongeurs à calculer leurs temps de plongée. Si le système d’étanchéité s’est montré très efficace, la lunette intérieure bidirectionnelle a plus tard été remplacée par des systèmes unidirectionnels, qui offrait aux plongeurs une meilleure sécurité en évitant que la lunette ne bouge accidentellement pendant la plongée.

IWC-Aquatimer-812-AD

Le système Super Compressor se retrouve sur de multiples modèles, que ce soit pour des marques prestigieuses (Jaeger Lecoultre Polaris, Longines Legend Diver, IWC Aquatimer), ou plus modestes (LIP Nautic-Ski, Hamilton, Wittnauer, Enicar). Aujourd’hui de nombreuses micro-marques ont également repris le concept, comme Dan Henry avec la 1970 Automatic Diver Compressor, ou Gavox avec l’Avidiver. Et donc également Spinnaker avec cette Bradner.

Spinnaker Gavox Avidiver Fabian Colignon

Crédit photo Fabian Colignon

Qui est donc ce Bradner ? Wikipédia nous apprend que Hugh Bradner était un physicien américain, mort en 2008, qui a fait de la recherche pour la Navy américaine. Il a également participé à des développements sur la bombe atomique avec Robert Oppenheimer, mais si cette Spinnaker porte son nom, c’est surtout parce que c’est lui qui a inventé la combinaison de plongée en néoprène, qui permet aux plongeurs de résister aux basses températures lors des plongées.

Description générale de la montre Spinnaker Bradner.

Le calibre

Le calibre est ici un Seiko NH35 automatique, 24 rubis, 3 aiguilles + date, 41h de réserve de marche, visible à travers le verre qui constitue le fond de la montre. Le NH35 est la version générique du calibre 4R35 qui équipe les montres de la marque Seiko. Le NH35 est utilisé par de nombreuses micro-marques en alternative aux calibres du concurrent japonais Miyota. Par exemple la Dan Henry 1970 Automatic Diver Compressor dont je parle plus haut est également équipée du NH35.

Spinnaker calibre

Le rotor est décoré avec l’indication « Spinnaker » et le dessin du Spi de voilier, logo de la marque. Pour le reste, le calibre n’est pas particulièrement décoré, il s’agit probablement du calibre tel qu’il sort de l’usine Seiko. Mais ce n’est selon moi pas du tout un problème, on a ici affaire à une tool watch qui n’a pas la prétention de faire étalage de décorations inutiles, surtout pas dans ce segment de prix. On peut d’ailleurs se demander si le fond transparent est bien utile sur un tel modèle, mais d’un autre côté, il serait dommage de se priver d’un beau coucher de soleil sur le fond de la montre.

Spinnaker-detail-fond-soleil

 

Le cadran

Le cadran et le verre sont les deux éléments les plus intéressants de ce modèle. Commençons par le cadran. La partie centrale présente une surface rugueuse, presque lunaire, qui est, selon les spécifications officielles, de couleur verte. En pratique, la surface rugueuse permet des variations de couleurs entre le vert, le gris et le brun qui sont assez surprenantes. De plus la couleur présente un dégradé radial, le centre étant plus clair.

Spinnaker detail cadran et verre

 

Les index sont collés, et de taille imposante, rectangulaires à 6h, 9h et 12h, et carrés sur les autres positions. Les bords des index sont biseautés, la partie centrale étant recouverte de SuperLuminova. La partie centrale est ceinturée par un anneau en acier mat gris anthracite, reprenant les indications de minutes en noir.

La surprise vient de la lunette intérieure : elle est moulée d’une pièce, présente une surface arrondie noire matte, avec les index en relief avec leur plan horizontal recouvert de SuperLuminova. Chaque minute est indiquée par un petit rond noir, les dizaines par des chiffres, et les autres index par des barres rectangulaires. L’aspect général de cette lunette fait un peu « plastique » mais le relief créé par les index est très intéressant.

 

Spinnaker detail lunette interieure index

 

On notera un petit défaut sur la lunette intérieure entre les index de 33 et 34 minutes, invisible à l’œil nu.

Spinnaker detail petit defaut lunette interieure

 

Le verre

Mais c’est le verre qui donne au cadran toute sa dimension. Il est épais, bombé et arrondi sur le bord, de manière à former une courbe continue avec la partie supérieure de la carrure. Le bord du verre provoque une réfraction des éléments du cadran, ainsi les petits points se transforment en longs bâtonnets. Et cette réfraction accentue encore le relief des chiffres de la lunette intérieure, de sorte qu’ils donnent l’impression de sortir du cadran. De plus, en fonction de l’éclairage, le verre produit une teinte bleue. Et il est en verre saphir.

Spinnaker verre bombe

Sur cette photo on distingue bien la déformation des index par le verre : entre 50 et 05 les index ne sont pas déformés, entre 45 et 50 ils commencent à se dédoubler, et entre 30 et 45 ils semblent être allongés. Le verre produit également ce reflet bleu que l’on aperçoit entre 45 et 60.

Petit bémol cependant, un verre de ce genre sera sans doute plus facilement griffé ou sujet à des chocs, puisqu’il dépasse d’un bon millimètre de la lunette.

Les aiguilles

L’aiguille des heures a une forme intéressante, avec une forme rectangulaire près de la pointe, celle des minutes est une simple aiguille bâton. Les deux sont généreusement recouvertes d’une bonne couche de SuperLuminova. L’aiguille des secondes est du type « Lolli pop » avec le contour orange. La finition des aiguilles est tout à fait correcte pour cette gamme de prix, l’acier présente une finition finement brossée.

Spinnaker aiguilles

Le boitier

Le boitier est assez massif, la carrure est classique dans sa forme, avec finition brossée verticale. La lunette est aussi épaisse, et présente une finition satinée perpendiculaire au brossage de la carrure. On peut apercevoir sur la photo suivante que la courbure du verre est dans le prolongement de la lunette, ce qui donne une continuité intéressante. La partie inférieure du boitier est du même acabit, c’est du gros bien épais.

Spinnaker detail carrure

C’est d’ailleurs la principale critique que je puisse faire à cette montre : elle est vraiment épaisse. L’épaisseur du boitier est de 15mm, comparés aux 14 mm de la Sorrento, ou au 12,8 mm de la Gavox Avidiver. L’épaisseur est assez surprenante surtout si on prend en compte l’étanchéité de « seulement » 180m (18 atm). Soyons clairs, je ne plongerai jamais à une profondeur de 180m avec ma montre, mais toutes choses égales par ailleurs, une étanchéité de 180 m avec une épaisseur pareille, c’est un peu limité. Par exemple la Seiko SKX009 présente une étanchéité de 200m pour une épaisseur de 13mm. Au niveau du poids, la comparaison est sans appel : 174gr pour la Spinnaker contre 140gr pour la SKX.

Mais soyons de bon compte, si j’apprécie le cadran en relief et le verre super bombé, il faut accepter que cela augmente l’épaisseur de l’ensemble. Alors oui, il faut avoir le poignet qui va avec, et avoir l’habitude de porter des montres pesantes, ce qui est mon cas. Mais je comprends très bien que cela peut être un problème pour certains.

spinnaker massive

 

La couronne à 4h est bien entendu vissée, et décorée du logo Spinnaker. Elle est de bonne taille et facile d’utilisation. Par contre elle nécessite 3 rotations complètes pour être tout à fait fermée, il ne faut donc pas remonter le barillet à fond avant de la visser, au risque de forcer sur le ressort de barillet lors du vissage de la couronne. L’autre couronne commande la rotation de la lunette interne et est bidirectionnelle, ce qui signifie qu’elle n’est pas vraiment adaptée à une utilisation en plongée réelle.

 

detail logo couronne

Le bracelet

Le bracelet acier présente une configuration dite en grains de riz, avec 5 lignes entourées de 2 lignes de maillons classiques. Il est de bonne facture, avec une excellente rigidité latérale, contrairement à beaucoup de bracelets « grains de riz » qui se déforment latéralement. C’est typiquement un look des années 50 à 60.

Spinnaker bracelet

La boucle offre le système de sécurité habituel sur ce genre de montre de plongé. Le bracelet offre aussi une extension pour combinaison de plongée, mais notons que cela limite à deux positions le réglage rapide du bracelet.

Spinnaker detail extension plongee

Spinnaker bracelet detail extension

Le prix

La Spinnaker Bradner avec bracelet acier est vendue sur le site Spinnaker à 370$ avec le bracelet acier et 285$ avec un bracelet cuir (comptez 330€ et 254€), mais vous pouvez la trouver aux alentours de 200€ (bracelet cuir) sur d’autres sites tels que Ocarat qui est partenaire avec nous 😉

 

Conclusions

Je ne connaissais pas bien la marque Spinnaker, et ce que j’en savais n’était pas très engageant : montre sans charme, sans âme. Pourtant je trouvais la Sorrento assez élégante, avec l’utilisation du bois sur la lunette. Mon expérience de la Bradner est au contraire très positive. Le cadran tout en profondeur et le verre super bombé sont vraiment épatants, avec pour conséquence une épaisseur importante. Une solution serait de choisir un calibre à remontage manuel, ce qui ferait gagner 2 ou 3 mm. Mais de nos jours les calibres à remontage manuel ne sont plus très utilisés dans cette catégorie.

Bien sûr, Spinnaker n’a pas la prétention de faire de la haute horlogerie Swiss Made, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande ici. En conclusion, si vous cherchez une Tool Watch à bon prix et que vous avez un solide poignet, cette Spinnaker Bradner est sûrement à prendre en considération.

Commander maintenant !
Pour finir je propose la photo avec le lume.

PS : Pour ceux qui voudraient passer commande directement sur le site de la marque, vous pouvez utiliser le code “LC20” qui vous donne droit à -20% !

Spinnaker lume

 

https://www.youtube.com/watch?v=vkHPEb6aUZc&ab_channel=LeCalibre

Dernière modification de l’article le 11/10/2022

MichelOnTime

Passionné d’horlogerie depuis une dizaine d’années, je m’intéresse autant aux marques qu’aux montres, et suis toujours à la recherche de nouvelles marques. Au-delà des aspects techniques et esthétiques de l’horlogerie, j’aime beaucoup rencontrer les créateurs de marques moins connues, comprendre leur démarche, et les faire connaître.
Difficile de vous dire quelles sont mes marques préférées, disons IWC, Tudor, mais aussi Seiko, Ollech & Wajs et Gavox, et beaucoup d’autres.
Je porte un intérêt particulier aux Tissot T12, une appellation peu connue et créée à l’occasion de la sortie du film de Cousteau “Le monde du silence” en 1956.


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Written by MichelOnTime
Passionné d'horlogerie depuis une dizaine d'années, je m'intéresse autant aux marques qu'aux montres, et suis toujours à la recherche de nouvelles marques. Au-delà des aspects techniques et esthétiques de l'horlogerie, j'aime beaucoup rencontrer les créateurs de marques moins connues, comprendre leur démarche, et les faire connaître. Difficile de vous dire quelles sont mes marques préférées, disons IWC, Tudor, mais aussi Seiko, Ollech & Wajs et Gavox, et beaucoup d'autres. Je porte un intérêt particulier aux Tissot T12, une appellation peu connue et créée à l'occasion de la sortie du film de Cousteau "Le monde du silence" en 1956.