Montres de plongée iconîques : (Cousteau, Piccard …) ?

Une montres plongee
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Les montres de plongée représentent une partie importante du secteur de l’horlogerie, que ce soit au niveau de l’histoire, des modèles proposés, des avancées techniques qu’elles ont apportées, ou encore du style qu’elles ont introduit.

Aujourd’hui, on se penche sur quelques marques qui ont proposé des montres de plongée iconiques et qui ont contribué à leur démocratisation. On découvrira également ce que portaient certains des plongeurs les plus connus comme Jacques-Yves Cousteau et ses équipes. Cela va nous permettre de mieux appréhender l’histoire de cette branche bien spécifique de l’horlogerie et d’en découvrir plusieurs modèles importants. Évidemment on ne pourra pas parler de toutes les montres de plongée qui ont marqué l’histoire, mais voici nos préférées.

 

 

Rolex et la plongée

rolex oyster 1926

Source: aBlogtoWatch

Rolex fait indéniablement partie des marques qui ont le plus influencé le développement de la montre de plongée et sa démocratisation. Les premiers pas de la marque d’Hans Wilsdorf dans le secteur de la Diver’s Watch remontent aux années 20. 1926 marque le lancement de la Rolex Oyster qui fut mise en avant comme la première montre entièrement étanche au monde. Cela fut possible suite à l’achat par monsieur Wilsdorf de plusieurs brevets différents comme on l’évoquait dans notre article sur l’histoire de Rolex.

En octobre 1927, cette Oyster fut mise à l’épreuve au cou de Mercedes Gleitz pendant sa traversée de la manche à la nage qui dura plus de 10 heures. Le succès de ce coup marketing fit entrer Rolex dans la légende et la marque continua à oeuvrer dans le secteur de la montre de plongée.

Submariner

Dès 1953, Rolex finalisa une pièce qui marquera le secteur à jamais: la Submariner. La même année, de manière à mettre en avant ses capacités à produire des montres étanches, la marque fabriqua également une pièce spécialement conçue pour accompagner l’explorateur suisse Auguste Piccard dans une exploration sous-marine. Ce dernier descendit à 3,131.8 mètres de profondeur à bord de son bathyscaphe. La Rolex accrochée à l’extérieur remonta saine et sauve après l’expédition. Un succès médiatisé qui planta parfaitement le décor pour le lancement officiel de la Submariner au Baselworld de 1954.

Rolex Deep Sea Special

Rolex Deep Sea Special – Source:oceanictime.blogspot.com

On peut aussi noter qu’une autre version de la Deep Sea Special descendit à 10 916 mètres de profondeur au fond de la fosse des Mariannes en 1960, accrochée au bathyscaphe de Jacques Piccard, le fils d’Auguste.

La toute première référence arborant le nom Submariner sur son cadran fut la 6204, qui proposait déjà des détails qui feront partie de l’identité de la Submariner, notamment le triangle retourné à 12h et les index ronds sauf ceux de 3, 6 et 9h qui sont en bâton. Les aiguilles étaient en revanche de simples aiguilles droites à l’extrémité pointue et l’aiguille “Mercedes” n’avait pas encore fait son apparition. Le boîtier mesurait alors 37 millimètres de diamètre, une taille classique voire assez imposante pour l’époque.

Rolex submariner 6204

Rolex Submariner 6204 – Source: bobswatches

Cette Submariner première du nom était entrainée par le calibre A260 et elle annonçait une étanchéité à 100 mètres, un peu plus importante donc que celle de la Blancpain Fifty Fathoms sortie en 1953 qui parlait de 91,45 mètres. La Submariner passa à une résistance à 200 mètres à partir de la référence 6200 lancée en 1955.

C’est avec la deuxième série de la référence 6205 sortie en 1954 que le reste des caractéristiques de la Submariner que l’on connaît aujourd’hui, dont la fameuse aiguille “Mercedes”, sont apparues.

Il semblerait que les Submariner référence 5513 et 5512 aient été portées par les équipes de Jaques-Yves Cousteau à une époque puisqu’elles étaient considérées comme les plongeuses les plus fiables qu’il soit, mais on va voir tout de suite que cet équipage a eu l’occasion de tester de nombreux autres garde-temps.

Sea-Dweller

Sea-Dweller 1665 DRSD

Sea-Dweller 1665 DRSD – Source: bobswatches

C’est aussi Rolex qui proposa la première montre de plongée extrême pour répondre aux besoins de professionnels bien spécifiques effectuant de la plongée à saturation: La Rolex Sea-Dweller étanche à 60 ATM lancée en 1967. La grande évolution technologique qu’apporta cette Sea-Dweller par rapport à la Submariner est la valve à hélium. Dans la pratique de la plongée à saturation, les plongeurs passent plusieurs jours dans des caissons sous pression dans lesquels ils respirent un mélange de gaz bien spécifique contenant de l’helium. Cet hélium se glisse à l’intérieur des montres et lors de la phase de décompression, il en sort par la partie la plus fragile du garde-temps. C’est pourquoi beaucoup de ces plongeurs voyaient leur verre de montre être expulsé lors de leur décompression. La valve à helium automatique brevetée par Rolex évite ce désagrément en permettant au gaz de s’échapper sans problème tout en gardant la montre étanche.

Cette technologie fut développée en partenariat avec la marque Doxa dont nous allons reparler dans cet article. Les premiers prototypes de Sea-Dweller furent équipés de cette valve dès 1967, mais elle fut proposée au public à partir de 1971.

Philippe Cousteau DRSD

Philippe Cousteau, le plus jeune des fils de Jacques-Yves Cousteau, utilisait souvent une Rolex Sea-Dweller référence 1665. il s’agit de la toute première référence de Sea-Dweller aussi appelée “Double-Red Sea-Dweller” ou “DRSD” en raison des deux lignes d’inscriptions rouges sur son cadran. Son boîtier mesurait 40 millimètres de diamètre et elle était équipée d’un guichet de date à 3h, indispensable pour les plongeurs passant plusieurs jours dans des caissons hyperbares. On peut noter l’absence de cyclope au dessus de la date qui s’explique par le fait que la technique de fixation du cyclope de l’époque n’était pas assez efficace pour lui permettre de résister à la pression de 60 ATM.

Ces DRSD sont très recherchées par les collectionneurs. Celle du fils Cousteau fut d’ailleurs vendue aux enchères à New York en 2014 pour 150 000 €.

Jacques-Yves Cousteau

Jacques Yves Cousteau

Jacques-Yves Cousteau était un officier de la marine nationale et un explorateur océanographe français né en 1910 qui fait partie des pionniers de la plongée en scaphandre. Il est également à l’origine de plusieurs inventions importantes dans le monde de la plongée et il a grandement contribué au développement de l’activité au niveau international. Il a transformé un ancien bateau militaire en laboratoire flottant, la Calypso, sillonnant les mers et océans pour différentes missions, ouvrant une fenêtre sur le monde sous-marin au monde entier. Sa famille et ses équipes ont toujours évolué autour de la mer et ils ont testé de nombreuses montres de plongée. On vient de parler de la Rolex de son plus jeune fils, penchons nous maintenant sur d’autres marques qui ont accompagné les Cousteau dans leurs aventures.

Lip-Blancpain ( Fifty-Fathoms )

Lip Blancpain Fifty Fathoms 1953

Source: watchprosite.com

En 1953, avant même que Rolex ne présente sa Submariner, Blancpain avait lancé la mythique Fifty Fathoms lors du Baselworld de l’époque. Cette montre fut utilisée par les soldats de plusieurs armées, dont les combattants marins francais et américains. C’est également cette montre que l’on retrouve au poignet de Jacques-Yves Cousteau et de son équipe dans “Le Monde du Silence“, un film tourné en grande partie sous l’eau qui a remporté la palme d’or à Cannes en 1956.

Bob Maloubier, cofondateur du corps de nageurs de combat francais, a également choisi cette montre pour équiper ses troupes.

On peut noter que les premières Fifty Fathoms en France arboraient une inscription Lip-Blancpain, suite à la collaboration de Blancpain avec la firme française concernant la distribution de ces montres.

Ollech&Wajs / Jenny

OllechandWajs-Jenny-Caribbean

La Caribbean a un statut à part dans la hiérarchie des montres de plongée : commercialisée en 1964, elle fut la première montre étanche à 1000m. Cette performance fut rendue possible grâce à une invention de Paul Jenny (prononcez « ieny ») : un boitier monobloc associé à un système d’étanchéité de la couronne appelé « triple safe ». Pour extraire le mouvement du boitier monobloc, il fallait donc d’abord enlever le verre. Mais la Caribbean comportait une autre innovation : la lunette tournante permettait de calculer les paliers de décompression à respecter lors de la remontée à la surface.

La commercialisation de la Caribbean a été rendue possible grâce à une collaboration avec la marque zurichoise Ollech&Wajs. Les premiers modèles portaient donc soit la mention Jenny, soit le logo « OW ». La Caribbean a également été produite pour d’autre marques comme Philip Watch, la plus répandue, mais aussi Jaquet-Droz, Haste, Dugena etc.
La Caribbean de Ollech&Wajs a été portée entre autres par le plongeur italien Alberto Novelli, qui a inspiré « Enzo », le personnage de Jean Reno dans le Grand Bleu.

Doxa

Doxa est une maison horlogère suisse créée en 1889 au Locle qui se concentrait sur les montres à gousset et les compteurs pour voitures et avions. Mais à la fin des années 60, la Doxa Sub 300 représenta un tournant déterminant dans l’histoire de la marque. Jacques-Yves Cousteau étant impressionné par cette montre, il collabora avec la marque pour la vente de plusieurs de leurs montres, notamment sur le territoire américain.

Doxa Sub 300

Doxa Sub 300

Source: monochrome-watches.com

La montre est équipée d’une lunette rotative unidirectionnelle bien spécifique qui permet de rendre la plongée encore plus sûre que la lunette habituelle. La lunette rotative unidirectionnelle classique est graduée de manière à calculer des temps de plongée. Le fait qu’elle soit unidirectionnelle assure au plongeur plus de sécurité car même en cas de souci ou de mauvaise manipulation, la couronne indiquera un temps restant de plongée plus court et non plus long.

La lunette de la Doxa Sub 300 ajoute en plus de cela une échelle de limite de non-décompression. Cela indique le temps qu’un plongeur peut rester à une certaine profondeur sans avoir besoin de seuil de décompression pour sa remontée. Si un plongeur veut descendre à 30 mètres ( ou 100 pieds), on peut lire sur la lunette que le temps maximum d’immersion à cette profondeur est de 25 minutes. Le plongeur peut alors tourner la lunette de manière à amener le “0” en face de l’aiguille des minutes lorsqu’il commence sa descente. Une fois à 30 mètres, il peut lire combien de temps il lui reste avant d’atteindre les 25 minutes qui seront sa limite pour commencer sa remontée.

En plus de cela, le cadran était lui aussi révolutionnaire. Après de nombreux tests de couleurs différentes, c’est le orange qui fut choisi pour une lisibilité optimale. Pour faciliter encore la lecture des informations, l’aiguille des minutes fut dessinée bien plus large que celle des heures. Impossible donc de les confondre.

Cette pièce technique et très simple d’utilisation faisait partie des outils préférés du commandant Cousteau et de ses équipes.

Doxa Sub 300T Conquistador

Doxa sub 300t conquistador

Source: timeandtidewatches.com

En 1969, deux ans après l’arrivée de la Sea-Dweller, Doxa lança un modèle de plongeuse équipée de la valve à hélium que la marque avait co-développé avec Rolex. La Conquistador fut donc la première montre de plongée équipée de cette technologie disponible sur le marché. Elle fut portée par toute l’équipe de la Calypso de l’époque, tout comme la Sub 200T-Graph qui est la version chronographe.

Omega

On le sait parfois moins mais Omega a joué un rôle important dans le secteur de la montre de plongée. C’est même une Omega qui est reconnue comme la première montre destinée à la plongée proposée au grand public en tant que telle. Elle est considérée comme une montre de plongée par la marque malgré le fait qu’elle ne respecte pas les caractéristiques d’une montre de plongée habituelle.

Omega Marine

Omega Marine

Source: omegawatches.com

Cela remonte à 1932 avec la Omega Marine, une montre rectangulaire à la construction bien spécifique lui offrant une étanchéité très efficace pour l’époque. Elle fut d’ailleurs testée dans le lac Léman et remonta intacte après une immersion à 73 mètres de profondeur. En 1937, des tests officiels prouvèrent que cette dernière résistait en réalité à 13,5 ATM.

Omega Marine Chronometer

Cousteau Omega Marine Chronometer

La Omega Marine Chronometer entrainée par un mouvement à quartz était elle aussi souvent vue au poignet du commandant Cousteau. Cette montre au boîtier rectangulaire et au bracelet intégré fut lancée en 1974 et est la toute première montre bracelet à recevoir la certification de “Marine Chronometer”. La marque n’a produit que 1000 exemplaires de cette référence 1511, clairement destinée aux professionnels exclusivement, c0mme c’était le cas de la grande majorité des montres de plongée de l’époque.

PloProf 600

Falco Ploprof 600

En 1970, suite au lancement de la SeaDweller 2000 par Rolex 3 ans auparavant, Omega proposa la Omega Seamaster Professional 600 m/2000 ft, communément appelée “Omega PloProf” pour “Plongeurs Professionnels”. Cette montre fut même développée en collaboration avec la COMEX (Compagnie Maritime d’Expertise) et avec le commandant Cousteau en personne. On l’a régulièrement vue au poignet d’un ami de longue date et membre de l’équipe de Jacques-Yves: Albert Falco.

Seamaster 1000m

Falco Omega Seamaster 1000

Ce dernier portait également une montre lancée par Omega l’année d’après: la Seamster 1000m qui est surnommée “The Grand” par les collectionneurs. Cette dernière fut attachée à l’extérieur d’un sous-marin descendant à 1000 mètres de profondeur pour vérifier sa résistance. Elle passa le test haut la main.

Cette montre offrait une couronne à 9h de manière à la protéger au maximum pendant la plongée et son crystal très imposant mesurait 4,5 millimètres d’épaisseur. On sait que Jacques Cousteau, son fils Philippe dont nous avons déjà parlé, mais aussi Bernard Delmotte, un autre membre de l’équipe de la Calypso, l’on porté.

Aquastar

Aquastar Deepstar

Source: monochrome-watches.com

La marque fut créée à Genève en 1962 et se concentrait sur les montres de plongée. Cousteau aurait porté un de leur modèles appelé la Deepstar, qui était alors le premier chronographe de plongée étanche à 100 mètres.

Seiko

Seiko 62MAS

Seiko 62MAS – Source: hodinkee

En 1965, Seiko présenta la 62MAS qui est considérée comme la toute première montre de plongée professionnelle d’origine japonaise.

Cousteau et son équipe auraient aussi été vus avec des Seiko 6309, des Seiko Tuna,  mais aussi des Citizen Aqualand, la première plongeuse à quartz équipée d’un profondimètre électronique.

Claude Wesly, un autre plongeur avec plus de 10 000 plongées à son actif, portait lui une Seiko Tuna 7549-7009 à quartz à la fin des années 70.

Seiko Tuna 7549-7009

Seiko Tuna 7549-7009 – Source: thewatchsite.com

Dernière modification de l’article le 28/03/2021

jeremy-gremillet-lecalibre

Basé entre Paris et la région de Genève, avec des explorations fréquentes à l’international, mon itinéraire professionnel m’a vu évoluer de l’événementiel en Asie et du secteur immobilier français en passant par des sphères variées telles que la formation, la création multimédia et l’intelligence artificielle. Ma curiosité m’a conduit vers l’horlogerie sur le tard. Depuis des années, je suis fier de pouvoir partager les subtilités de ce domaine sur lecalibre.com, média devenu une véritable référence francophone sur le secteur !


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Written by Jeremy
Basé entre Paris et la région de Genève, avec des explorations fréquentes à l'international, mon itinéraire professionnel m'a vu évoluer de l'événementiel en Asie et du secteur immobilier français en passant par des sphères variées telles que la formation, la création multimédia et l'intelligence artificielle. Ma curiosité m'a conduit vers l'horlogerie sur le tard. Depuis des années, je suis fier de pouvoir partager les subtilités de ce domaine sur lecalibre.com, média devenu une véritable référence francophone sur le secteur !