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Perrelet Turbine 41 Titanium, montre gadget ou Sport Chic moderne ?

Perrelet Turbine 41 titanium noire

La Perrelet Turbine 41 Titanium est-elle une montre avec un moteur d’avion ?!

On sait que le monde de l’horlogerie et celui de l’aéronautique se rencontrent régulièrement, mais est ce que Perrelet aurait encore passé une étape dans cette tendance ?! Ils vont jusqu’à utiliser une turbine dans leur montre ! Bon, d’accord, il s’agit de leur propre complication maison qu’ils appellent Turbine, mais on a quand même l’impression d’avoir un réacteur d’avion au poignet, non ? On n’a déjà parlé de montres à la lecture originale, mais ici, les choses sont un peu différentes. La lecture est, en effet, assez classique, mais le cadran de cette Turbine Perrelet est considéré comme original. Et saviez-vous que cette maison suisse serait aussi à l’origine d’une innovation que l’on retrouve dans toutes vos montres préférées ? Cette marque aux origines passionnantes se concentre aujourd’hui sur des complications originales et sur des pièces qui sortent des sentiers battus, mais à une époque, elle était véritablement leader sur certaines innovations qui ont changé la totalité du monde horloger.

Alors Mesdames et messieurs, c’est votre capitaine qui vous parle. La température extérieure est d’environ 20 degrés, et le temps est clément. Notre découverte de la Perrelet Turbine prendra quelques minutes, et vous éclairera à propos de quelques points que vous pourrez ressortir en dîner mondain. Pendant notre vol d’aujourd’hui, nous allons nous pencher sur l’histoire de Perrelet, avec ses premières mondiales et ses innovations uniques dans l’industrie, et on découvrira cette Turbine récente sous toutes ses coutures. Merci d’avoir choisi LeCalibre Airways, veuillez garder vos ceintures attachées jusqu’à l’extinction du signal lumineux, nous vous souhaitons un agréable voyage.

 

Perrelet : histoire et statut actuel

Perrelet Turbine 41 Titanium trio sur veste

Perrelet fait partie du groupe Festina depuis 2004. Festina, c’est un groupe auquel on ne pense pas tout de suite lorsque l’on fait la liste des groupes importants dans le monde de l’horlogerie. D’ailleurs, savez-vous de quelle origine est le groupe Festina ? Beaucoup de connaisseurs se trompent, mais il s’agit d’un groupe espagnol, un pays dont on entend assez peu parler dans le secteur, mais qui est bien là. Depuis 1984, Festina appartient à un milliardaire espagnol, l’homme d’affaires Miguel Rodriguez. À cette époque, le groupe avait d’ailleurs une devise que je trouve efficace : “Festina Lente”, ce qui signifie, “hâte toi, lentement”. Ça rappellera peut-être quelque chose à nos amis suisses, avec la déclaration de monsieur Berset qui avait dit qu’il fallait agir « Aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire »…

Bref, vous ne le saviez peut-être pas non plus, mais le groupe Festina possède aussi la manufacture Soprod, ce qui est un gros point positif pour Perrelet. Miguel Rodriguez en parlait d’ailleurs en disant : “Nous avons l’avantage de posséder plusieurs sites de production de mouvements et de composants combinés à un héritage prestigieux, ce qui nous distingue comme l’un des principaux horlogers indépendants en Suisse. Tout cela représente une énorme valeur ajoutée pour Perrelet, qui s’appuie sur Soprod pour le développement – en toute autonomie – de ses calibres exclusifs à la fonctionnalité, à la résistance et aux performances exceptionnelles.

Perrelet Turbine 41 Titanium rouge dans herbe

Comme on peut aussi le lire sur le site de Festina : “Le Groupe est composé de six sociétés qui, grâce à leur savoir-faire horloger, sont entièrement autonomes dans la production de tous les composants d’un mouvement, même les composants clé tels que les palettes et les balanciers, ainsi que les échappements et les spiraux. Les spiraux sont fabriqués par la MSE (Manufacture de Spiraux et d’Échappements) basée à Muriaux, dans les Franches-Montagnes.

Pour ce qui est de l’histoire de Perrelet, tout remonte à 1777, quand, après des années de croquis et d’expériences infructueuses, Abraham-Louis Perrelet (à ne pas confondre avec Abraham-Louis Breguet), jeune horloger du Locle en Suisse, aurait finalement présenté la toute première montre de poche qui se remonte grâce au mouvement de celui qui la porte. Il aurait tout simplement inventé le concept de la montre automatique ! Mais pourquoi utiliser le verbe “aurait” ? Eh bien, parce qu’un débat semble être encore d’actualité à propos de cette paternité. Un dessin de 1778 de l’horloger belge Hubert Sarton a été retrouvé par des historiens, et que ce croquis montrerait que ce serait lui qui serait à l’origine de la première montre à remontage par rotor du monde.

Nous avons donc d’un côté, une note au crayon écrite par un certain Horace-Benedict de Saussure qui dit « avoir rencontré, en 1777, M. Perrelet, l’inventeur de montres qui se remontent par le mouvement de celui qui les porte. » Et de l’autre, nous avons un dessin cacheté qui montre qu’il a été déposé par monsieur Hubert Sarton lui-même à la très sérieuse Académie royale des sciences de Paris en septembre 1778, et qui explique le fonctionnement de l’invention pour qu’elle puisse être analysée par des experts. Mais, pour en avoir le cœur net et trancher sur la paternité, il suffirait de regarder les brevets, non ? Eh bien oui, mais les premiers brevets d’invention du monde, toute industrie confondue, ont vu le jour en 1790, donc plus de 10 ans plus tard. Du coup, la lutte Suisse VS Belgique fait rage sur le sujet. Reste à savoir si vous décidez de croire plutôt les Suisses ou les Belges….

Perrelet : une précieuse indépendance

Perrelet Turbine 41 Titanium rouge sur jean

À la fin du 20e siècle et au début du 21e, Perrelet emboîtait des mouvements d’autres fabricants, mais en 2012, grâce à la collaboration avec Soprod, la maison est redevenue une vraie manufacture, avec tous les mouvements et les composants conçus en interne. Le premier calibre manufacture de cette nouvelle ère était le P-321, et sur cette base, d’autres furent développés au fil des années, dont le P-331-MH, qui entraîne cette Turbine 41.

Cette indépendance en termes de fabrication de mouvement permet plusieurs choses. D’une part, c’est un vrai plus en termes d’image. Le fait d’être une véritable manufacture et non pas un simple emboîteur est un argument sérieux lorsqu’on s’adresse à des passionnés et à des connaisseurs. Cela correspond aussi à la direction que veut prendre la marque, qui, on le rappelle, est censée rendre hommage à celui qui a ni plus ni moins qu’inventé le mouvement automatique. Rien que ça ! Une activité d’emboîteur correspondrait assez peu à cette image d’innovateur, d’inventeur, de pionnier et de véritable créateur horloger.

Perrelet Turbine 41 Titanium rouge dans l herbe

Deuxième chose que cette maîtrise de tout le processus permet, c’est la liberté de création. Le fait de ne pas avoir d’intermédiaire et de pouvoir échanger directement avec les horlogers et toutes les équipes permet de travailler sur des projets divers, comme par exemple les deux gros projets de Perrelet, à savoir le double rotor, dans lequel la masse oscillante est reliée à un rotor visible du côté du cadran, ce qui permet plus de couple pour le remontage en plus de l’aspect visuel original et efficace, ou encore le fameux système de turbine que l’on retrouve sur la pièce qui nous intéresse aujourd’hui.

Perrelet Turbine : hier et aujourd’hui

shooting d une Perrelet Turbine 41 Titanium rouge en titane

La ligne turbine fut lancée en 2009, et le diamètre des différents modèles a été en moyenne de 44 mm, allant jusqu’à 48 mm. De sacrées bestioles. La raison à cela était à priori purement une question de design, les créateurs de la Turbine à l’époque la voulaient bulky, voyante, imposante et agressive. En 2023, c’est la première fois que Perrelet réduit la taille de la turbine, qui passe à 41 millimètres. On est donc en présence de la plus petite et la plus légère turbine de la collection, ce qui en fait d’après moi la plus facilement portable et la plus polyvalente. Avec une montre de 48 millimètres, on n’a pas la même versatilité qu’avec un boîtier de 41. Sans aller jusqu’aux boîtiers de 38 ou 39 millimètres, de plus en plus présents dans les sorties de ces deux dernières années, cette turbine “raisonnable” est bien plus dans l’air du temps que ses prédécesseures.

En termes de complication, la ligne Turbine a aussi eu son lot de nouveautés. Notamment en 2013, lorsque deux produits ont été présentés : la Turbine Chrono et la Turbine Tourbillon. On ajoutait donc à la collection deux des complications les plus populaires de l’horlogerie, développées ici en interne par la maison. Ces deux lancements ont confirmé l’expertise horlogère de la maison ainsi que sa capacité créative et de développement de son concept. La complication de Turbine est purement visuelle, mais cela ne signifie pas que l’on ne peut pas y ajouter une vraie technicité et une vraie complexité. Mais aujourd’hui, c’est bien d’une 3 aiguilles dont on parle.

Perrelet Turbine 41 Titanium noire sur caillou

Certes, la Turbine, contrairement au double-rotor, n’a pas d’autre prétention qu’un effet visuel, mais n’est-ce pas une grande partie de ce que l’on demande à l’horlogerie ? D’être belle ? Au fur et à mesure du développement des différentes Turbines, cette technologie s’est améliorée. La Turbine doit être extrêmement bien équilibrée pour tourner librement, joliment et efficacement. Elle doit aussi être précisément lestée, en l’occurrence grâce à cinq contrepoids, de manière à ce qu’elle s’arrête lorsque la montre est au calme, mais pas trop pour qu’elle puisse se lancer dans sa course folle dès qu’un mouvement est donné à la pièce.

Comme on l’a évoqué, Perrelet produit donc en interne ses propres mouvements de A à Z, en partie grâce à beaucoup de temps, et des investissements considérables. Tout cela a porté ses fruits, puisque Le P-331-MH, qui entraîne la pièce, est produit à 100 % dans la Vallée du Jura, un exploit dont peu de maisons peuvent se vanter. Vous ne connaissez peut-être pas le calibre P-331-MH, mais c’est un mouvement qui mérite un peu d’attention. On y reviendra tout à l’heure.

Caractéristiques de la Perrelet Turbine 41 Titanium

  • Boîtier : Titane (avec ou sans DLC noir)
  • Verre : Saphir bombé
  • Diamètre : 42 mm
  • Épaisseur : 13.9 mm
  • Mouvement : P-331-MH (manufacture)
  • Réserve de marche : heures
  • Étanchéité : 100 m

Perrelet Turbine 41 Titanium noire dans plantes

Cette Turbine 41 Titanium a un boîtier en titane, ce qui offre une vraie légèreté et une grande résistance à la corrosion. On y retrouve une lunette lisse, une carrure cannelée verticalement, des triples cornes et une couronne logotée assez imposante et réussie. Le bracelet à cinq maillons, confortable et ergonomique, est pour la première fois proposé en titane. C’est un verre saphir bombé qui protège le cadran et la Turbine, et c’est dans ce verre que l’on retrouve le logo de la marque à 12 h.

Pour la montre, vous aurez le choix entre un titane couleur acier, finition polie/brossée qui offre un aspect classique et raffiné, ou un titane avec revêtement DLC noir, pour un look peut-être un plus moderne et agressif, un peu plus passe-partout aussi, et normalement une meilleure résistance aux rayures, car les DLC contemporains qui permettent de protéger en partie le titane. Aujourd’hui, on a 4 pièces de la collection parmi les 10 références disponibles. On a la version boîte titane, bracelet titane et cadran bleu, la boîte titane DLC noir sur bracelet caoutchouc bleu et cadran bleu, la même chose en rouge, et la version full black, titane DLC noir, bracelet caoutchouc noir, cadran noir. Personnellement, j’étais plutôt attiré par la version rouge, mais au final, c’est la bleue que je trouve la plus réussie, la plus fraîche et la plus sexy. La Full Black est trop discrète pour moi, en plus d’avoir une lisibilité un peu en dessous des autres d’après moi, et la full titane n’est pas assez flashy à mon goût. Je ne porte pas QUE des montes flashy, mais cette Turbine est pour moi une pièce qui mérite un peu plus de couleur, de panache et de personnalité.

fond de boite Perrelet Turbine 41 Titanium

C’est donc le mouvement manufacture P-331-MH qui l’entraîne, un calibre à remontage automatique conçu intégralement en interne, et fabriqué à 100% dans la vallée du Jura, que vous pouvez observer à travers le fond de boîte en verre saphir lui aussi. Ce beau mouvement est certifié COSC pour sa précision, et Chronofiable® pour sa durabilité. La certification Chronofiable est délivrée par un laboratoire indépendant, le laboratoire Dubois de La Chaux-de-Fonds, et elle évalue la fiabilité opérationnelle d’un produit en utilisant des cycles de vieillissement accéléré qui reproduisent au mieux les conditions réelles du porter. C’est une certification dont on n’entend pas souvent parler, mais qui atteste de vraies performances de durabilité, un point que l’on a parfois tendance à oublier.

Ce P-331-MH est doté d’un échappement de nouvelle génération, ses ancres sont annoncées comme étant particulièrement performantes et garantissant un haut degré de fiabilité, et le nouveau système de lubrification des inverseurs permet d’optimiser le fonctionnement du système de remontage bidirectionnel. Le balancier est aussi équipé d’un amortisseur Incabloc® à double cône qui augmente la protection contre les chocs. Bref, il s’agit d’un calibre moderne, aux finitions soignées, entièrement fait en Suisse, et pas seulement “Swiss Made”, qui correspond parfaitement à ce que l’on attend d’une montre de sport. Car oui, si vous aviez encore un doute, cette Turbine est une vraie montre de sport. Elle est résistante aux chocs, aux éléments, et elle offre une étanchéité à 10 ATM, sans même avoir besoin d’une couronne vissée.

Perrelet Turbine 41 Titanium noire

Le cadran de la Turbine est évidemment la partie la plus qui intrigue le plus. Il est constitué d’une première plaque bicolore, qui alterne des sortes de formes triangulaires noires et de la couleur du cadran, donc ici bleu, rouge, ou noir. Sur cette plaque, on retrouve donc la fameuse turbine, composée de 12 pales en aluminium anodisé noir, qui est en mouvement permanent au poignet, et qui laisse donc deviner la plaque du dessous au fur et à mesure de ses mouvements et de ses rotations. Encore au-dessus de cette turbine, on a le réhaut, sur le pourtour duquel on retrouve les minutes finement peintes, et de gros index et chiffres en relief pour les heures. Ceux-ci viennent joliment en applique sur une partie du réhaut tout en courbe qui commence après l’échelle des minutes, et qui plonge vers la turbine. Les index et les chiffres des heures sont blancs, (sauf sur la version Full Black où tout est noir), avec un liseré couleur acier poli sur son pourtour. Ils sont tous recouverts de Superluminova pour une lecture facilitée dans l’obscurité. Les aiguilles alpha épaisses sont redessinées, et maintenant séparées en 2 dans le sens de la largeur. Elles sont elles aussi recouvertes de Superluminova, et apportent de belles lignes fortes dans un design général qui marie bien les courbes et les angles. La fine trotteuse, accordée à la couleur du cadran (sauf sur la version titane sur bracelet titane sur laquelle elle reste rouge dans tous les cas), rajoute un détail puissant et réussi. Le tout offre un rendu original, futuriste, hypnotisant, et intriguant, avec une vraie profondeur.

Conclusion : Mon avis sur cette Perrelet Turbine 41 Titanium

2 Perrelet Turbine 41 Titanium bleu et rouge

Alors oui, cette Turbine est une 3 aiguilles à 4,980 euros sur bracelet caoutchouc (comptez 5,080€  pour la version sur bracelet en titane) mais ce n’est pas n’importe quelle 3 aiguilles. Personnellement, j’aime quand on sent qu’une montre a un cœur, qu’elle vit et qu’elle a une âme. Si vous suivez Le Calibre depuis un moment, vous vous souvenez peut-être que j’avais évoqué ce point lors de différents tests de montres équipées du célèbre Valjoux 7750, car ce tracteur a la réputation d’être increvable, mais aussi d’être un peu bruyant. Eh bien comme ici avec cette Turbine, ce sera un point plutôt négatif pour certains, alors que ce sera un vrai plus pour d’autres. En portant cette pièce au quotidien, je me suis rendu compte que je la regardais bien plus souvent et plus longtemps que mes autres montres. Non pas parce que cette Turbine est la plus belle, mais parce qu’elle m’attire, elle me rappelle discrètement qu’elle est là, et qu’elle a besoin d’attention pour s’exprimer comme elle le veut. J’ai aussi plus de commentaires à son sujet. Dans une pièce silencieuse, certains se demandent d’où vient ce doux son qui ressemble à un souffle. L’effet Turbine est une vraie nouveauté en termes d’expérience, pour le porteur et pour celles et ceux qui l’accompagnent.

Perrelet Turbine 41 Titanium rouge proche lac

Dernière modification de l’article le 12/07/2024

jeremy-gremillet-lecalibre

Basé entre Paris et la région de Genève, avec des explorations fréquentes à l’international, mon itinéraire professionnel m’a vu évoluer de l’événementiel en Asie et du secteur immobilier français en passant par des sphères variées telles que la formation, la création multimédia et l’intelligence artificielle. Ma curiosité m’a conduit vers l’horlogerie sur le tard. Depuis des années, je suis fier de pouvoir partager les subtilités de ce domaine sur lecalibre.com, média devenu une véritable référence francophone sur le secteur !

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