Des Suisses sortent un tourbillon central à 3,000 €. Voilà une phrase qui aurait semblé irréaliste il y a encore peu de temps. Et pourtant, c’est exactement ce que propose Blackout Watches avec sa nouvelle création baptisée Wormhole, fruit d’une collaboration avec Black Corner.
Derrière cette pièce, il y a un défi technique, mais on retrouve aussi une vision commune, faite de design, d’histoires et d’expériences. Étienne, à la tête de Blackout Watches, et Blyne, l’artiste derrière Black Corner, ont voulu concevoir une montre qui va au-delà de l’objet. Une montre presque pensée comme un voyage, qui mêle horlogerie, philosophie et créativité artistique. C’est un tourbillon central à 3,000 €, oui, mais c’est aussi bien plus que ça. Nous sommes allé à la rencontre de ces deux artistes passionnés pour en apprendre un peu plus, et tenter de vous faire entrer dans l’aventure.
Sommaire
Blackout Watches aujourd’hui
Ce n’est pas la première fois que l’on vous parle de cette maison suisse, longtemps connue sous le nom de Blackout Concept. Nous avions notamment tourné une vidéo chez eux à Paris en 2023 pour échanger à propos de leur projet et de leur nouvelle collection de l’époque. Mais depuis, la marque a évolué pour devenir Blackout Watches, tout en gardant son identité et sa volonté de proposer des montres audacieuses, souvent noires, accessibles, qui jouent avec des complications traditionnellement réservées au très haut de gamme.
Lors de notre dernière discussion en 2025, Étienne nous expliquait que l’idée de départ pour cette nouvelle montre était claire. Il voulait rendre le tourbillon plus accessible, sans tomber dans le compromis bas de gamme. La XP1 avait déjà ouvert la voie avec un tourbillon fiabilisé en Suisse à partir de bases asiatiques, mais le projet The Wormhole reprend ce principe et le pousse encore plus loin. Concrètement, Blackout Watches importe des mouvements à tourbillons centraux fabriqués en Asie, puis les retravaille dans ses ateliers de Genève. Chaque mouvement passe par une série de contrôles et de corrections, qui incluent la vérification des amplitudes, les ajustements de précision, le remplacement de la visserie fragile, la correction de microfissures ou d’oxydations sur certaines pièces, etc. L’objectif est d’offrir un tourbillon fiable, réellement utilisable au quotidien, sans atteindre les prix stratosphériques qu’on associe habituellement à cette complication. Avec cette démarche, la jeune maison crée un entre-deux qui n’existait pas vraiment dans le paysage horloger, entre les tourbillons asiatiques d’entrée de gamme à la réputation parfois incertaine, et les modèles suisses inaccessibles au commun des mortels. The Wormhole se place comme une nouvelle alternative crédible, à la fois technique et séduisante, mais elle est surtout beaucoup plus qu’un simple produit.
En parlant de tourbillon central, nous avions aussi fait un article sur cette montre d’Atowak à découvrir !
The Wormhole : une pièce technique et esthétique
Avec The Wormhole, Blackout Watches et Black Corner veulent faire un exercice de style, mais aussi raconter une histoire. Comme on l’a dit, la pièce se distingue par son tourbillon central, hypnotique et rarement vu dans cette gamme de prix. L’architecture du mouvement attire immédiatement l’œil, au cœur d’un cadran qui pousse le contraste à l’extrême. La finiton du cadran est réalisée en Musou Black, une peinture capable d’absorber 99,4 % de la lumière. Le résultat est assez impressionnant, et donne une profondeur presque irréelle, où le noir semble avaler tout ce qui l’entoure, mettant en valeur le tourbillon. Ce travail est confié à un cadranier suisse, déjà partenaire sur la XP1, et l’assemblage est effectué à Genève, dans les ateliers de la marque.
Le boîtier en acier traité PVD noir s’inscrit dans l’ADN Blackout, tout en offrant une silhouette plus habillée que les modèles précédents. Le bracelet choisi est un croco carbone au rendu texturé, pensé par Blyne, qui complète l’identité sombre et racée de la montre, et qui lui apporte une touche presque organique. Le tout donne une pièce qui reste relativement classique dans ses proportions et dans son usage, mais qui joue à fond sur la profondeur visuelle et sur le contraste entre obscurité et lumière. Une montre qui intrigue par son côté brut et monolithique, avant de dévoiler une richesse de détails au fur et à mesure qu’on la découvre.
La rencontre avec Black Corner
Derrière The Wormhole, il y a une collaboration entre Étienne de Blackout Watches et Blyne, l’artiste qui développe le label Black Corner. Son univers touche à la musique, au design, à la mode et aux accessoires, avec une identité très souvent marquée par le noir. Amateur d’horlogerie, il suivait déjà le travail de Blackout avant de proposer ce projet et avait d’ailleurs déjà participé à d’autres projets dans le secteur, mais celui ci va plus loin. Le lien entre les deux univers s’est fait assez naturellement, avec le noir, le tourbillon, l’envie de créer quelque chose qui sorte du cadre habituel…tout cela formait une base commune. The Wormhole est le résultat de cette rencontre, une montre qui garde l’ADN technique de Blackout tout en intégrant la dimension artistique et conceptuelle de Blyne.
Le concept du trou de ver
Comme Blyne nous l’a expliqué, pour lui, une montre ne doit pas seulement être jolie ou bien construite, mais elle doit raconter quelque chose, et si possible quelque chose de profond, de phylosophique, et de plus grand que nous. Depuis longtemps, il est fasciné par l’idée du trou de ver, ce passage théorique entre un trou noir et un trou blanc qui relierait deux espaces-temps. C’est cette idée qui a inspiré The Wormhole. Le tourbillon central symbolise l’aspiration vers le trou noir, tandis que le décor clair et presque lumineux du mouvement évoque la sortie vers la lumière. L’ensemble devient une métaphore du dépassement de soi et du passage vers d’autres horizons.
Les choix de design vont aussi dans ce sens. La carrure octogonale rappelle un hublot de vaisseau, la lunette striée et creusée remplace les index traditionnels pour garder un cadran épuré, et le Musou Black renforce l’impression de profondeur. Sous la lumière naturelle, 12 gravures discrètes qui partent du centre du cadran apparaissent , comme des rayons qui prolongent le mouvement du tourbillon. De loin, la montre peut sembler brute et sombre. Mais en y regardant de plus près, elle révèle des détails subtils qui la transforment en véritable objet de découverte.
L’ expérience globale The Wormhole
Le projet The Wormhole a été pensé par Blackout Watches et Blyne comme une expérience complète. Il y a d’abord un court-métrage qui met en scène deux récits parallèles, l’un sur Terre et l’autre dans l’espace, où la montre joue un rôle central. Ce film sera accompagné d’un documentaire d’une quinzaine de minutes qui revient sur la création de la pièce et sur la collaboration. Mais ce n’est pas tout, car la dimension sonore est aussi importante. Blyne a composé avec son équipe une pièce musicale originale, pensée comme une bande-son. Elle sera disponible en vinyle et sur les principales plateformes de streaming. L’idée est que la musique puisse vivre au-delà du projet horloger, que ce soit dans un moment de détente, de lecture ou même de voyage. Enfin, la montre sera dévoilée lors d’un événement immersif, prévu le 14 octobre 2025. Les invités découvriront le film et le documentaire avant de pouvoir voir la pièce en vrai et échanger autour du projet. L’objectif est clair : créer un moment de partage et de communauté, loin d’un simple lancement produit.
Une montre qui relie deux univers
The Wormhole se situe à la croisée de deux mondes. D’un côté, elle reste fidèle à l’ADN de Blackout Watches avec son cadran noir, son tourbillon et son approche technique pensée pour rendre la complication plus accessible. De l’autre, elle porte la touche artistique et conceptuelle de Blyne et de Black Corner, où la création est imaginée comme un projet global. Cette dualité en fait une pièce particulière. Elle ne s’adresse pas seulement aux collectionneurs traditionnels mais aussi à une génération plus jeune, entre 25 et 40 ans, qui cherche des montres différentes et plus exclusives. Des pièces qui racontent quelque chose et qui ne se retrouvent pas à tous les poignets. En réunissant ces deux communautés, Blackout Watches et Black Corner montrent qu’une montre peut être à la fois un objet horloger crédible et un support artistique sincère.
The Wormhole : Avis et conclusion
Avec The Wormhole, Blackout Watches et Blyne signent plus qu’un nouveau modèle puisqu’ ils proposent une montre à tourbillon central accessible à 3 000 €, mais surtout une création qui dépasse le cadre horloger classique. Cadran Musou Black, fiabilisation suisse, design travaillé, chaque détail technique est solide, mais c’est l’ensemble du projet qui fait la différence. Film, musique, événement immersif … The Wormhole s’inscrit comme une expérience complète, pensée pour être vécue autant que portée. Une montre qui relie deux univers, celui de l’horlogerie indépendante et celui d’une vision artistique plus large, et qui montre une nouvelle fois que le temps peut être raconté de bien des manières.
Dernière modification de l’article le 14/10/2025

Basé entre Paris et la région de Genève, avec des explorations fréquentes à l’international, mon itinéraire professionnel m’a vu évoluer de l’événementiel en Asie et du secteur immobilier français en passant par des sphères variées telles que la formation, la création multimédia et l’intelligence artificielle. Ma curiosité m’a conduit vers l’horlogerie sur le tard. Depuis des années, je suis fier de pouvoir partager les subtilités de ce domaine sur lecalibre.com, média devenu une véritable référence francophone sur le secteur !
