À l’occasion du World Watch Day, journée mondiale de l’horlogerie, la maison Eberhard & Co. a choisi de célébrer le temps en accueillant une pièce rare dans la collection permanente de son musée à La Chaux-de-Fonds. Un chronographe-bracelet de 1941, témoin précieux de la première grande ère des chronographes de la marque, vient enrichir les vitrines du lieu et rappeler encore un peu mieux la belle histoire horlogère de la maison suisse.
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Eberhard & Co. : un siècle et demi d’innovation horlogère
Fondée à La Chaux-de-Fonds, en Suisse, par Georges-Lucien Eberhard en 1887, la Maison s’est très tôt imposée comme l’un des piliers de la conception de chronographes et de montres techniques. Au début du XXe siècle, c’est l’une des maisons horlogères les plus puissantes du pays. Le siège social, inauguré en 1907, est une superbe bâtisse de style haussmannien qui va très vite devenir le bâtiment le plus célèbre de la ville, mais aussi le plus haut, jusque dans les années 1960.
En 1919, les fils accompagnent désormais le père et se montrent tout aussi doués que lui. Ensemble, ils signent la même année leur premier chronographe de poignet, ouvrant la voie à toute une lignée de montres sportives raffinées et d’une précision remarquable.
Très rapidement, les compétences techniques de la Maison sont reconnues, même hors des frontières suisses. De 1930 jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale, la manufacture se montre particulièrement innovante et développe les montres les plus modernes de son époque. On les retrouve alors aux poignets des officiers de la Marine royale italienne, mais aussi de quelques sportifs et autres riches clients.
Aujourd’hui, Eberhard & Co. n’a pas la notoriété mondiale de certaines grandes maisons suisses telles que Rolex ou encore Audemars Piguet, mais elle conserve une authenticité et une cohérence rares dans sa vision du chronographe, ainsi qu’une identité forte et une légitimité historique que beaucoup lui envient.
Le musée Eberhard & Co.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce musée inauguré en 2019, il s’agit bien plus qu’un simple espace d’exposition. Installé dans les murs historiques de la manufacture à La Chaux-de-Fonds, berceau de l’horlogerie suisse, le Musée Eberhard & Co. rassemble des décennies de créations, d’innovations techniques et d’aventures humaines.
On y découvre les grandes étapes de l’histoire de la marque, des premiers chronographes de poignet aux montres de marine, en passant par des modèles d’aviation et des pièces expérimentales parfois méconnues ou presque totalement oubliées. Chaque vitrine raconte une page de l’histoire d’Eberhard, mais aussi un chapitre de l’horlogerie suisse du XXe siècle.
Ce lieu peut-être encore trop discret, un peu confidentiel, s’adresse autant aux passionnés qu’aux curieux désireux de comprendre comment une maison fondée en 1887 continue, encore aujourd’hui, de séduire les véritables amateurs d’horlogerie.
Le chronographe de 1941 : une pièce qui traverse le temps
La nouvelle venue au musée est un chronographe-bracelet mécanique à remontage manuel équipé du calibre EB 1600 (16’’’). Il s’agit d’un mécanisme à poussoir glissant à 4 heures, qui permet d’arrêter et de relancer le chronographe sans le remettre à zéro — une prouesse technique pour l’époque, typique du savoir-faire d’Eberhard. Le poussoir classique à 2 heures, lui, gère les fonctions de départ, d’arrêt et de remise à zéro.
Le boîtier en acier inoxydable de 40 mm séduit par ses lignes harmonieuses et sa lunette à gradin, tandis que le cadran noir mat joue sur les contrastes avec des chiffres arabes dorés et des index finement appliqués. On y trouve deux sous-cadrans, une échelle télémétrique en périphérie et, au centre, la fameuse échelle tachymétrique en spirale, signature visuelle du garde-temps.
C’est une montre qui respire l’esprit des années 1940, une époque où la recherche esthétique allait de pair avec l’audace mécanique. Elle évoque aussi parfaitement, pour la marque, l’esprit technico-sportif qu’avait souhaité insuffler le fondateur.
Ce modèle de 1941 est donc bien plus qu’un objet de collection : c’est un symbole de continuité, une sorte de relais entre un glorieux passé et un présent toujours empreint de performances et de recherche d’excellence chez Eberhard & Co.
Entre mémoire et mouvement
En intégrant cette pièce au sein de son musée, Eberhard & Co. ne se contente pas d’exposer une montre ancienne. La Maison célèbre sa philosophie : celle d’un héritage vivant qui nourrit encore les créations d’aujourd’hui. Le premier World Watch Day offrait le cadre idéal pour cet hommage, à un moment où l’industrie tout entière regarde très souvent en arrière pour mieux avancer.
Dernière modification de l’article le 19/10/2025
Depuis que mon grand-père m’a un jour ouvert sa Rolex Oyster Perpetual pour m’expliquer comment une montre pouvait fonctionner sans pile en créant elle-même sa propre énergie, je me suis fasciné pour les montres et leurs complications. Je devais avoir environ 18 ans et encore aujourd’hui, je trouve l’ingénierie toujours aussi intéressante.

