TAG Heuer Skipper : renaissance d’un chronographe nautique coloré !

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En ce beau mois de juillet, TAG Heuer a créé la surprise en dévoilant une montre aux couleurs vives et à l’utilisation estivale : la TAG Heuer Carrera Skipper référence CBS2213.FN6002.

Vous n’êtes pas sans savoir que cette maison horlogère suisse est une référence dans l’art de la chronométrie, et ce dans quasiment toutes les disciplines possibles et imaginables. Pour le plus grand plaisir des passionnés, la marque du groupe LVMH annonce donc son grand retour dans les sports nautiques avec cette Skipper.

Je pense que bon nombre d’entre vous auront deviné à quelle discipline nautique s’adresse ce chronographe… Sans surprise, il s’agit bien évidemment de la voile en compétition ! Alors, nous savons déjà que TAG Heuer est bien établie sur le marché des chronographes avec la Carrera, la Monaco, la Autavia… Mais alors, qu’en est-il de cette Carrera Skipper ? Voyons cela ensemble !

TAG Heuer Skipper : petit point histoire

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Crédit : TAG Heuer

La toute première Skipper de l’histoire de TAG Heuer a vu le jour en 1968 sous la référence 7754. À l’époque, elle était d’ailleurs surnommée “Skipperera” et était en quelque sorte une variante de la Carrera référence 3647. Malheureusement, la Skipper ne connaîtra pas une très longue production puisqu’elle disparaîtra du catalogue en 1983. C’est alors que 2023 sonne le 40e anniversaire de cette disparition… L’occasion pour la marque d’imaginer une toute nouvelle Skipper en réinterprétant la référence d’antan. On a donc à faire à une vraie montre néo vintage qui marque la renaissance d’un chronographe nautique mythique.

Et pour cause, il y a des années de cela, la Heuer Skipper (car oui, à l’époque, Techniques d’Avant Garde n’avait pas encore racheté Heuer) était bel et bien portée par des navigateurs, qu’ils soient professionnels ou amateurs. Cette montre chronographe était donc très appréciée et reconnue par les skippers… Tiens, étonnant !

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Crédit : TAG Heuer

D’ailleurs, en parlant de reconnaître, je suis sûr que les formes de la Skipper (vintage ou moderne) vous sont familières. Cela s’explique par le fait que les versions ultérieures de la Skipper ont utilisé le boîtier du modèle Autavia. Selon TAG Heuer, les tous premiers exemplaires étaient basés sur le mythique chronographe Heuer Carrera, environ 300 exemplaires pour être précis. Cette anecdote explique donc pourquoi est ce que l’on retrouve certains éléments de ces autres chronographes de légende (les poussoirs, le boîtier, le bracelet…).

Plus récemment, en 2017, TAG Heuer et Hodinkee collaborent pour imaginer et produire 125 unités d’une nouvelle Skipper rendant bien évidemment hommage à ce chronographe de la fin des sixties. Vous l’imaginez, il n’en a pas fallu plus pour raviver le désir de posséder une telle montre chez les passionnés…

Nouvelle TAG Heuer Skipper et couleurs à foison

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Crédit : TAG Heuer

Esthétiquement, je trouve cette TAG Heuer Skipper très réussie. D’habitude, j’ai toujours du mal avec les chronographes régate, notamment à cause de leurs couleurs. Ici, je trouve que le cadran est assez équilibré et que ses teintes s’associent parfaitement.

D’ailleurs, ces couleurs n’ont pas été choisies au hasard. À l’époque, le chronographe Skipper possédait lui aussi les mêmes teintes lorsqu’il a été créé pour célébrer la quadruple victoire de l’Intrepid. Pour ceux, comme moi, qui ne connaissent pas l’Intrepid, c’est un vaisseau célèbre pour avoir remporté la fameuse America’s Cup en 1967. Année où les premières idées de conception de la Skipper ont été émises !

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Crédit : TAG Heuer

Car, à la fin des années 60, Heuer devient le partenaire officiel de l’Intrepid. Ce partenariat fut possible grâce à la forte amitié entre Jack Heuer et le président d’Abercrombie and Fitch, Walter Haynes. Car oui, à l’époque et avant de devenir une marque mainstream, Abercrombie and Fitch était connue pour être un fournisseur d’articles de sport haut de gamme. Étonnant non ? C’est donc cette amitié de longue date qui a conduit à cette collaboration à l’origine même de l’histoire de la Skipper.

Un cadran aux couleurs historiques vives

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Crédit : TAG Heuer

La Skipper reprend donc certaines couleurs de l’Intrepid comme le bleu clair que l’on retrouvait sur le gréement du bateau ou bien le vert du pont. Plus précisément, le compteur des 12 heures arbore le bleu “Intrepid Teal”. Pour le compteur de régate 15 minutes, trois teintes ont été choisies pour chaque segment de temps de 5 minutes : “Intrepid Teal”, “Lagoon Green” et enfin “Regatta Orange”. Cette teinte orange vive est d’ailleurs utilisée pour alerter l’équipage qu’il ne reste plus que cinq minutes avant le départ de la course.

Sinon, à 6 heures, on retrouve bien évidemment une petite trotteuse avec son aiguille rhodiée polie. Petite trotteuse dans laquelle se trouve aussi le guichet date, qui je trouve, aurait pu être laissé de côté (pas vraiment nécessaire sur un chronographe régate et non présent sur le modèle original). D’ailleurs, je trouve, aussi que le “SWISS” situé au-dessus n’a pas vraiment sa place…

Pour le reste, on retrouve le fameux cadran circulaire brossé d’un bleu très caractéristique puisqu’il s’agit de celui de la Carrera. Les aiguilles rhodiées et polies de cette TAG Heuer Skipper sont revêtues de Super-LumiNova blanc.

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Crédit : TAG Heuer

Il y a aussi une multitude d’autres éléments du chronographe historique que l’on retrouve sur cette Skipper moderne. On peut citer les repères triangulaires que l’on retrouve toutes les cinq minutes sur le rehaut extérieur incurvé de la Skipper (à la place de l’habituel tachymètre). C’est aussi l’aiguille centrale des secondes du chronographe qui a conservé son orange vif d’époque. Enfin, la mention “Skipper” qui se trouvait anciennement au-dessus du logo Heuer à midi, se situe désormais sur le compteur des 12 heures (dommage…).

Ce cadran aux couleurs vives et osées est bien protégé derrière un verre saphir bombé Glassbox du plus bel effet. J’apprécie beaucoup le fait que ce caractère bombé créé une petite distorsion des informations du cadran. Cela me rappelle justement certaines montres vintage ! Ce verre possède aussi un double traitement antireflet afin de rendre la lecture de l’heure optimale dans toutes les conditions.

La Skipper et sa fiche technique digne d’un chronographe TAG Heuer

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Crédit : TAG Heuer

Qu’on se le dise, cette TAG Heuer Skipper ressemble beaucoup à la Carrera… Et d’ailleurs, s’il on veut être rigoureux, le vrai nom de cette montre nautique est “TAG Heuer Carrera Skipper”. J’avoue que c’est un peu dommage de ne pas avoir dissocié la Skipper de la Carrera et nous allons voir tout de suite sur quels points elles sont semblables.

Un boîtier aux formes familières

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Crédit : TAG Heuer

Le boîtier de cette TAG Heuer Skipper n’est pas sans rappeler celui de la Carrera Glassbox Chronograph 39 mm. TAG Heuer Carrera Glassbox, qui je le rappelle, fut lancée durant les Watches and Wonders 2023. On retrouve donc un boîtier en acier à la fois finement brossé et poli. Son diamètre est de 39 millimètres, son épaisseur de 13,9 millimètres et sa distance corne à corne est de 46 millimètres. Des dimensions qui semblent assez plaisantes pour un chronographe (j’adore les chronos en dessous de 40 millimètres, surtout lorsqu’ils sont vintage ou néo vintage). L’épaisseur de presque 14 millimètres peut mettre la puce à l’oreille, mais elle sera sûrement compensée par le diamètre et la distance corne à corne… À essayer donc !

Comme sur tout bon chronographe, cette TAG Heuer Skipper possède deux poussoirs de chrono que l’on retrouve à 2 et 4 heures. Et comme toute bonne montre, elle possède aussi une couronne à 3 heures, couronne sur laquelle on retrouve le logo de la marque.

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Crédit : TAG Heuer

Le boîtier de cette TAG Heuer Skipper aux couleurs estivales est monté sur un bracelet en tissu qui, en soit, va bien au style de la montre. En revanche, on peut se demander si le bracelet tissu est réellement le meilleur choix pour une montre destinée au monde de la voile. En effet, il me semble qu’il est plus courant de retrouver des bracelets en acier ou en caoutchouc pour une telle utilisation. Mais TAG Heuer affirme que ce bracelet résiste bien à l’eau de mer, une bonne nouvelle donc. Après, je doute que les propriétaires de cette belle Skipper soient tous des navigateurs chevronnés ! Le bracelet est maintenu au poignet grâce à une boucle déployante en acier brossé et poli. Cette dernière possède d’ailleurs un double poussoir de sécurité.

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Crédit : TAG Heuer

D’ailleurs, ma critique sur le bracelet et l’utilisation dans un milieu aquatique vaut aussi pour l’étanchéité de la Skipper. En effet, cette dernière est annoncée à 100 mètres de profondeur. Or, vous n’êtes pas sans savoir que ces 100 mètres (ou 10 bar ou 10 ATM) d’étanchéité correspondent à un milieu statique… Et vu la manière dont les skippers défient l’eau, je doute que la pression exercée sur la montre soit inférieure ou égale à 10 ATM.

Cette étanchéité de 100 mètres est notamment due au fond de boîte de cette TAG Heuer Skipper. Car oui, ce dernier est transparent. Bien qu’il ne permette pas d’avancer une meilleure étanchéité, il rend possible le fait d’observer le calibre et sa masse oscillante prenant la forme du logo TAG Heuer.

Le calibre de la Skipper

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Crédit : TAG Heuer

Le calibre qui alimente cette TAG Heuer Skipper n’est autre que le dernier mouvement TH20-06 à remontage bidirectionnel. Il s’agit en réalité d’un calibre TH20-00 qui a été modifié afin de proposer le compteur régate de 15 minutes à la place de l’habituel compteur 30 minutes. Et devinez quoi… On retrouve bien évidemment le calibre TH20-00 sur la Carrera. Le TH20-00 est lui-même une version améliorée du Calibre Heuer02 !

Ce calibre TH20-06 est donc un mouvement mécanique à remontage automatique et manuel. Il possède une réserve de marche de 80 heures permettant de pouvoir poser sa montre un petit peu plus de 3 jours et la retrouver toujours tournante. À condition, bien sûr, de l’avoir remontée au maximum avant de la poser. Ce calibre chronographe roue à colonne signé TAG Heuer vibre à une fréquence de 28’800 alternances par heure.

Même si la masse oscillante est ajourée, je dois avouer que l’esthétique du calibre n’est pas très poussée. Il est vrai qu’en termes de décoration, cela fait très “mouvement industriel”, produit en grandes quantités.

Avis sur cette TAG Heuer Skipper

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Crédit : TAG Heuer

Finalement, je trouve que cette TAG Heuer Skipper est une réédition plutôt réussie. On sait à quel point il est parfois compliqué pour les marques de faire du nouveau avec de l’ancien… Or ici, je trouve que l’équilibre entre modernité et inspiration vintage est plutôt bien trouvé. Les couleurs de la montre apportent de la vivacité et un peu de folie… Et ça, j’aime beaucoup ! Mon seul regret est probablement le fait que la mention Carrera se trouve au-dessus du logo TAG Heuer et donc que la montre soit trop liée à cet autre modèle. En effet, j’aurais préféré y voir la mention “Skipper”, comme sur le modèle original. Au-delà de ça, je trouve que le prix demandé de 6 850 € n’est pas délirant pour une telle icône !

Dernière modification de l’article le 20/07/2023

Emilien
Étudiant en double-diplôme emlyon business school & École des Mines, le virus de l’horlogerie m’a contaminé pendant mes études en classes préparatoires. J’aime collectionner les montres, mais aussi apprendre, partager et échanger ! Vous pouvez également me retrouver sur Instagram sous le pseudo @montrestories !

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Written by Emilien
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