Aujourd’hui, revenons sur l’histoire de la montre chronographe Vacheron Constantin Overseas. Les années 70 représentent une période importante dans le monde de la haute horlogerie et de l’horlogerie en général. En effet, c’est en 1969 que la première montre à quartz destinée au grand public est présentée au monde par la marque japonaise Seiko. Cette nouvelle technologie a fait l’effet d’une bombe dans le secteur tout entier de l’horlogerie, et les marques suisses ont connu une crise qu’elles n’avaient pas anticipé.
Dans les années 70 donc, l’heure était à la prise de décisions d’envergure pour les fabricants de montres en tous genres, incluant les fabricants de montres de luxe. Certains se sont essayés au quartz avec plus ou moins de succès, d’autres ont décidé de continuer sur leur lancée comme pour prouver que les montres à quartz et les automatiques n’évoluaient pas exactement dans le même monde, d’autres encore se sont lancés dans des innovations complètes de manière à se démarquer de tout le monde. C’est le cas d’Audemars Piguet qui lança la première montre de luxe en inox du monde en 1972 : la légendaire Royal Oak.c
Malgré de nombreuses critiques négatives lors de son lancement, la Royal Oak devint rapidement un standard dans le luxe, et ce style de montre de sport, tout en acier du boîtier au bracelet fut, adopté par certains des plus grands de l’industrie : IWC présenta la Ingenieur Jumbo SL en 1976, Patek Philippe dévoila la magnifique Nautilus la même année… Quant à Vacheron Constantin, c’est en 1977 qu’elle lança sa première “Sport watch” de luxe: La 222.
Sommaire
Vacheron Constantin 222
Cette montre grandiose doit son nom au fait que la marque fêtait alors ses 222 ans. Ce garde-temps d’un style complètement nouveau par rapport aux autres modèles de chez Vacheron Constantin fut donc leur façon de célébrer leur anniversaire. Rappelons que Vacheron Constantin est considérée comme étant l’une des plus vieilles maisons de fabrication de montres du monde, avec des débuts remontant à 1755. C’est un jeune designer du nom de Jorg Hysek qui est à l’origine de cette révolution pour la marque qui misait tout sur le classique auparavant, sans savoir que sa création allait être utilisée comme base de réflexion pour la conception du géant qu’est la “Overseas”, quelques 19 années plus tard.
Mais avant de nous pencher sur la Overseas, jetons un œil à quelques caractéristiques de la 222, l’origine de toute cette histoire: cette montre d’un genre nouveau fut produite proposant un boîtier au choix de 34 ou 37 millimètres de diamètre en forme de tonneau, forme devenue une des signatures de la marque pour une sélection de modèles depuis son introduction 1912. Ce boîtier était très peu épais, avec une lunette ronde crantée et une minuscule croix de Malte incrustée à cinq heures à même le boîtier, à l’extérieur de la lunette. Sa construction d’une seule pièce était faite pour résister à des plongées jusqu’à 120 mètres de profondeur. Ce boîtier moderne était monté sur un bracelet constitué de grands maillons de forme hexagonale. À l’intérieur du boîtier, c’est le calibre VC1120 qui était utilisé pour entraîner la montre. Le VC1120 avait beau avoir été conçu dans les années 60, il n’avait pas pris une ride. C’était d’ailleurs le même calibre, développé à l’origine par Jaeger-Lecoultre, qui entraînait la Royal Oak, ainsi que la Nautilus dont on parlait plus haut. La 222 a été produite en plusieurs matériaux et en plusieurs tailles. Une version à quartz a même été proposée. Puis, au milieu des années 80, la production de la 222 fut arrêtée. Elle fut remplacée par la 333, puis par la Phidias. En voyant le succès grandissant de ces modèles de sport, Vacheron Constantin décida de passer à la vitesse supérieure. C’est comme ça qu’est née en 1996 la Overseas, le modèle de base de la collection qui nous intéresse aujourd’hui.
La naissance de la Vacheron Constantin Overseas
Sur ce modèle, qui lancera définitivement la mouvance des montres de sport de luxe de la marque, on sent une très nette inspiration de la fameuse 222 : la même forme tonneau pour le boîtier, une lunette elle aussi crantée, mais avec des crans clairement inspirés de la forme de la croix de Malte, un bracelet intégré fait de maillons aux formes géométriques… On peut considérer qu’il s’agissait d’une sorte d’évolution de la 222. La première Overseas était étanche jusqu’à 150 mètres de profondeur. Son boîtier mesurait 37 millimètres de diamètre, et renfermait le mouvement VC1310.
Depuis ses débuts, la Overseas se veut contemporaine, dans l’ère du temps, et intimement liée au concept du voyage, d’ou son nom qui signifie “A l’étranger”. Pendant les années qui suivirent ce premier lancement, des modèles plus discrets furent proposés, avec des boîtiers de 35 millimètres, et même 24 millimètres de diamètre. Et en 1999, une version Chronographe de la Overseas fut présentée au public, et accueillie avec beaucoup d’enthousiasme. Cette dernière fonctionnait avec le calibre VC1137.
La Overseas, le retour
Cinq ans plus tard, en 2004, la marque lança une nouvelle version de la Overseas. Son boîtier mesurait 42.5 millimètres de diamètre, et renfermait le calibre VC1126 ou toujours le VC1137 pour la version chronographe. Elle était également équipée d’une protection anti-magnétique, et restait étanche jusqu’à 150 mètres. Une attention toute particulière avait été portée à la conception du bracelet intégré : D’une part, son confort fut clairement amélioré, et d’autre part, son design fut bien plus travaillé pour lui donner un style résolument moderne, avec les pièces centrales des maillons en forme de moitié de croix de Malte. Les différents cadrans des références de cette nouvelle version de la Overseas furent, eux aussi, modernisés et améliorés. On peut d’ailleurs noter l’audace du placement de la date à 4h30 sur le modèle “Time-and-Date”.
Le nouveau boîtier, de plus de 42 millimètres, rendait la montre classique à trois aiguilles et sa version chronographe bien plus masculines qu’auparavant. Pour contre-balancer cet effet, Vacheron Constantin proposa une version féminine de la Overseas avec un boîtier de 34 millimètres de diamètre et un cadran disponible en plaqué-argent avec des indices d’heures en or blanc, ou en nacré avec des indices d’heures en diamants. Une version avec la lunette à la forme typique des Overseas sertie de 94 petits diamants avait même été proposée.
En 2006, la marque présenta une version “dual-time” de la Overseas. Celle-ci était dotée d’un sous-cadran indiquant l’heure d’un autre fuseau horaire, d’un autre indiquant la date du jour, d’un indicateur de réserve de marche, et d’un indicateur jour/nuit. Le tout était entraîné par le mouvement VC1222.
En 2007, ce fut l’apparition des premières Overseas avec des bracelets en cuir. Pendant les années suivantes, d’autres modèles utilisant différents matériaux, différentes couleurs et différentes complications furent proposés. Cela inclut une Overseas avec une complication de calendrier perpétuel, ces indicateurs de dates et de mois qui prennent en compte les années bissextiles.
Puis, au Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) de 2016, Vacheron Constantin présenta cinq nouvelles références de la collection Overseas: une version classique, une version chronographe, une “Small Model”, une version extra-fine avec calendrier perpétuel, et une version extra-fine classique.
Il s’agissait d’un ajout de cinq références modernisées et réinterprétées par la marque, qui furent acclamées et reçues avec beaucoup d’enthousiasme de la part des amateurs de Vacheron Constantin et de l’industrie toute entière. Cette nouvelle collection offrait des traits élégants, des formes et des textures modernes, ainsi que plusieurs nouveaux calibres ultra-performants développés en interne par la marque : la série 5000. Une façon plutôt habile de fêter les 20 ans d’une des montres phares de Vacheron Constantin.
En 2016 toujours, une autre Overseas vint s’ajouter aux cinq modèles de cette génération: La Overseas Worldtimer. La complication Worldtimer est l’une des complications les plus célèbres de chez Vacheron Constantin, (retrouvez les toutes sur le site officiel VC) et permet, comme son nom l’indique, de connaître l’heure dans le monde entier, grâce à trois parties du cadran superposées.
Un autre point révolutionnaire dévoilé au SIHH 2016; c’est le système de changement de bracelet ultra-simplifié qui permet d’alterner entre un élégant bracelet en cuir minimaliste et un magnifique nouveau bracelet en acier au design moderne sur-travaillé, en un rien de temps et sans effort.
La nouvelle version de la Overseas Chronographe
On l’a vu, Vacheron Constantin a régulièrement fait évoluer la Overseas depuis sa création en 1996. Aujourd’hui, la nouvelle version de la Overseas Chronographe (avril 2018) incarne une élégance pure, et démontre comme toujours une attention aux détails toute particulière de la part de la marque.
La version Chronographe se démarque du reste de la collection, notamment en raison de la taille de son boîtier, 42.5 millimètres de diamètre et 13.7 millimètres d’épaisseur, sur lequel on trouve d’imposants boutons poussoirs de chronographe. Elle est entraînée par le calibre 5200 qui fait partie des mouvements de la série 5000. Les mouvements des chronographes automatiques (ici pour voir les autres automatiques de Vacheron Constantin) ne laissent souvent pas beaucoup de place à l’excentricité au niveau des finitions, mais on trouve tout de même sur ce 5200 le célèbre poinçon de Genève, gage d’une qualité extrême pour les montres conçues dans le canton de Genève. On peut également observer une conception et des finitions d’une qualité difficilement égalable à tous les niveaux du calibre. Cela inclut certaines pièces de maintien du mouvement, dont les extrémités sont en forme de croix de Malte aux bords biseautés et polis avec une précision hors normes.
On retrouve d’ailleurs cette fameuse croix de Malte à plusieurs autres niveaux de la montre : évidemment dans la forme de la lunette, typique aux Overseas depuis leur création, mais également sur le cadran, dans le mouvement, sur le bracelet, et sur la couronne.
Les montres de chez Vacheron Constantin ne sont que rarement équipées de matériaux luminescents permettant de lire les informations transmises par le garde-temps dans le noir. Cependant, sur un chronographe de sport, cette fonction fait partie des standards de l’industrie. C’est donc logique de trouver sur cette Overseas Chronographe des finitions phosphorescentes sur les aiguilles et sur les indices d’heures du cadran.
Vous l’aurez remarqué, cette version propose l’indicateur de date à 4:30 sur le cadran comme sur les modèles time-and-date de 2004, et non plus à 12:00 comme c’était le cas sur les premières Overseas Chronographes. Les clichés que vous pouvez observer ici sont des photos du modèle au cadran “Panda Inversé”, c’est-à-dire un fond noir et des sous-cadrans blancs, avec des aiguilles argentées.
Le mot de la fin
Pour finir, on peut dire que cette version de la Overseas Chronographe s’inscrit parfaitement dans l’évolution de cette montre de légende. Elle respecte l’esprit fort de la 222 vintage et des premiers modèles d’Overseas qui ont conquis la planète, et y ajoute un sentiment de modernité parfaitement dosé. À l’instar de la marque, cette Overseas Chronographe respire la perfection modeste, et l’élégance pure. Elle allie l’excellence technique et la pureté du design. Malgré le fait qu’il s’agisse d’une montre plutôt imposante, elle n’est absolument pas tape à l’oeil. Au contraire, elle sait se faire discrète, tout en restant présente. Un équilibre difficile à trouver, mais que Vacheron Constantin maîtrise à la perfection.
Dans sa version en acier, la nouvelle Overseas Chronographe est vendue à 30 300 dollars. Si vous préférez l’or, il vous faudra débourser 46 600 dollars. Et oui, dans ce cas là, l’élégance et le bon goût ont un prix, et pas des moindres.
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Dernière modification de l’article le 17/06/2018
Basé entre Paris et la région de Genève, avec des explorations fréquentes à l’international, mon itinéraire professionnel m’a vu évoluer de l’événementiel en Asie et du secteur immobilier français en passant par des sphères variées telles que la formation, la création multimédia et l’intelligence artificielle. Ma curiosité m’a conduit vers l’horlogerie sur le tard. Depuis des années, je suis fier de pouvoir partager les subtilités de ce domaine sur lecalibre.com, média devenu une véritable référence francophone sur le secteur !