Depuis 2019, une marque horlogère française, qui répond aux critères du label Swiss Made, gagne progressivement en popularité auprès des passionnés de montres. Le Calibre vous présente Serica, fondée par Jérôme Burgert et Gabriel Vachette, deux passionnés, déjà professionnels du secteur horloger, ayant le même rêve, celui de créer une marque de montres.
Dès la première collection, la marque a su trouver son public, et depuis, la belle histoire continue, avec de nouvelles références présentées chaque année. Zoom donc sur l’ADN, l’état d’esprit et les ambitions de Serica, ainsi que sur toutes les toolwatches de leur catalogue.
Sommaire
Lancement de la première montre Serica
C’est donc en 2019 que Jérôme Burgert et Gabriel Vachette se lancent et dévoilent leur première montre, la Serica W.W.W. pour « Wrist Watch Waterproof » ou « montre bracelet étanche » en français. C’est une field watch, d’inspiration militaire vintage, avec un boîtier de 37.7 mm, une étanchéité à 10 ATM et un mouvement mécanique manuel ETA. Il n’y a pas de logo apparent sur le cadran ou la couronne, mais un design travaillé, épuré, très intéressant.
500 pièces sont fabriquées et elles trouveront rapidement preneur. Le pari est réussi, la montre séduit et les amateurs de tocantes militaires en redemandent. Une nouvelle version sera alors présentée en 2020, la W.W.W 4512, aux dimensions similaires, mais avec un cadran encore un peu plus travaillé, un verre saphir double dôme qui remplace le verre minéral de la première version, ainsi qu’une étanchéité augmentée à 200 m.
Le message est clair, Serica semble vouloir proposer des montres de plus en plus fiables et performantes. La W.W.W 4512 se retrouvera d’ailleurs en 2022, au sommet du Mont Denali, le plus haut sommet d’Amérique du Nord, au poignet de deux alpinistes, et elle en redescendra en parfait état de marche.
Le nom Serica
Choisir un nom de marque est évidemment toujours très compliqué, et les deux entrepreneurs avouent avoir eu beaucoup de mal à se décider. Ils cherchaient un nom qui donne du sens à leur projet et qui puisse l’incarner de la meilleure des façons, un nom en accord avec l’esprit d’aventure et de voyage de leur première toolwatch.
Après s’être fait quelques nœuds au cerveau pour peu de résultats, ils découvrent lors d’une visite à la bibliothèque de Vienne, une carte ancienne, datant du 14e siècle. Dessus, apparaît le nom d’une contrée d’Asie, qui n’existe plus aujourd’hui, et qui se nommait Serica. Une terre oubliée, à l’autre bout du monde, dernier point de commerce connu sur la route de la soie, avec en plus une consonance agréable à l’oreille. C’est un coup de cœur, Serica deviendra le nom de la marque !
L’une de leurs dernières montres rend d’ailleurs hommage à la route de soie à travers sa référence, la 8315, la route de la soie ayant duré 15 siècles et 83 ans. Chez le Calibre, on adore ce genre d’histoire qui renforce la cohérence d’une marque et qui permet en plus de booster notre culture générale.
L’ADN de la marque
Les co-créateurs de la marque Serica ne sont pas novices dans le monde de l’horlogerie. Ils sont notamment les fondateurs du média Les Rhabilleurs, spécialisé dans les montres, et comme nous, ils ont testé des centaines de garde-temps.
En créant Serica, ils ont d’abord cherché à créer ce qu’il ne voyait plus, surtout à des prix abordables. Il y a une véritable volonté d’éduquer les nouvelles générations à la montre d’excellence, sans pour autant débourser des sommes à 5 chiffres.
Leur objectif est de produire du beau, du robuste, du fiable, avec le meilleur rapport qualité/prix possible. On ne peut qu’apprécier cette envie et féliciter surtout la réalisation de ce projet. Car oui, le pari est réussi !
Les montres Serica sont de plus en plus complexes, avec notamment le label Swiss Made et la certification COSC sur TOUTES les collections, chose que nous ne pensons pas avoir déjà vue ailleurs. On peut également parler des lunettes monobloc bi-ton en céramique, dont le procédé de fabrication est très complexe, les très beaux cadrans émaillés, ou encore certains bracelets en caoutchouc, imitation cuir, qui sont surprenants de réalisme et qu’on peut donc porter avec notre plus beau costume, puis garder sous la douche.
Il y a donc de véritables ambitions chez Serica, pour proposer des montres de grande qualité, avec des innovations et des designs travaillés, à des prix que l’on trouve difficilement chez la concurrence pour un tel niveau de finition.
Les montres Serica ne sont pas simplement des garde-temps “d’inspiration” militaire ou “d’inspiration” plongeuse, comme on le voit trop souvent. Ce sont de véritables toolwatches prévues pour remplir efficacement les fonctions utiles de ce type de montre. Le tout en proposant un design intemporel et élégant, afin que la montre puisse être portée aussi bien lors d’une opération militaire que pendant une cérémonie de gala.
Pas de marque visible sur la montre
Dans une interview que nous a accordée Gabriel Vachette, le co-fondateur de Serica nous donne deux raisons à l’absence de la marque ou du logo sur le cadran. Tout d’abord, il nous explique que la première montre Serica possédait un affichage de 24 heures, assez proche du centre du cadran. Ajouter le logo de la marque était complexe, en tout cas sans alourdir et dénaturer le design militaire du garde-temps.
La deuxième raison est que les deux co-fondateurs ne souhaitaient pas prétendre créer une marque tout de suite. Leur but était d’abord de concevoir une montre fiable et élégante, une véritable toolwatch qui soit facile à porter en toute occasion et performante sur le terrain. Ils estimaient qu’il fallait entre 5 et 10 ans pour prouver qu’ils étaient capables de gérer de A à Z une enseigne horlogère, avec tout ce que cela implique.
Aujourd’hui Serica a 5 ans, mais le fait de n’afficher ni marque, ni logo, est finalement devenu l’une des marques de fabrique de Serica et cela semble séduire les déjà nombreux amateurs de la microbrand française. Gabriel explique que cela permet de mettre toutes les informations souhaitées au milieu du cadran, ce qui améliore la lisibilité de la pièce.
Lorsqu’on demande à Gabriel Vachette si les prochains modèles accueilleront un logo ou le nom de la marque sur le cadran, il répond par la négative, expliquant que c’était une volonté dès le départ et que c’est devenu un moyen d’expression pour créer les codes qui sont les leurs aujourd’hui. La marque se fait discrète, sur le fermoir ou le fond de boîte, pour mettre le cadran et ses fonctionnalités en valeur. On ne peut que valider ce choix, qui casse un peu les codes habituels et qui démontre un véritable respect pour l’objet.
Une couronne adaptable
L’autre marque de fabrique de Serica est la possibilité pour le client de choisir la position de la couronne sur chaque collection. Que vous soyez droitier ou gaucher, ou bien que vous préfériez simplement avoir une couronne à gauche du cadran, plutôt qu’à droite, vous avez le choix !
En effet, comme il n’y a pas de guichet de date, Serica laisse la possibilité à ses clients de choisir entre une couronne à 3 h ou bien à 9 h. Pour Gabriel Vachette, il est surprenant que la couronne à 9 h ne soit pas plus répandue dans le monde horloger, car cela permet de prévenir les marques sur le poignet des droitiers et ainsi de rendre la montre plus confortable à porter.
Là encore, nous pensons évidemment que c’est une très bonne idée de laisser le choix aux clients et nous applaudissons à chaque fois qu’un fabricant offre des options de personnalisation sur ses produits.
Les collections actuelles chez Serica
Serica 5303 Chronomètre de voyage
En 2022, Serica dévoile son chronomètre de voyage, référence 8315, rendant hommage à la route de la soie, qui aura duré 15 siècles et 83 ans. Il s’agit d’une montre GMT, à 4 aiguilles, avec un boîtier de 39 mm de diamètre pour 12.3 mm d’épaisseur. Elle est munie d’une lunette en céramique bi-ton monobloc et d’un verre saphir légèrement bombé. On trouve également un très beau travail de biseautage sur les cornes et une finition du boîtier qui alterne entre poli et satiné.
La 8315 est étanche à 200 m, son fond de boîte et sa couronne sont vissés. La couronne est légèrement surdimensionnée, pour pouvoir la manipuler plus facilement, notamment sous l’eau ou bien lorsqu’on porte des gants.
Le cadran émaillé est superbe, avec des index recentrés pour les heures et une alternance entre ronds et bâtons, remplis de Super-Luminova. Des aiguilles broad arrow indiquent l’heure et la 4e aiguille GMT se termine par un cercle rouge. Elle apporte un point de couleur à ce modèle, noir et ivoire à sa sortie, tout en nous indiquant un second fuseau horaire. Une nouvelle version plus récente rouge sable et ivoire est aussi disponible.
Côté mécanique, c’est le très bon mouvement automatique SOPROD C125 COSC qui anime la montre. Il offre 40 heures de réserve de marche et est donc certifié COSC comme l’ensemble des montres Serica depuis ce modèle.
Le bracelet est en caoutchouc imitation cuir “pigskin”. Le résultat est particulièrement réussi. Au départ, nous avions un peu peur que ce soit du cuir de mauvaise qualité tant le bracelet est souple. En réalité, nous avons été agréablement trompés. C’est du caoutchouc, très confortable à porter, pensé pour résister à toutes les épreuves et toutes les conditions, mais avec une finition qui apporte beaucoup d’élégance à l’ensemble.
Serica 5303 Chronomètre de plongée
La première montre de plongée Serica 5303 est proposée en 2021. Actuellement, c’est une nouvelle version qui est à la vente depuis 2023, sous la même référence, mais désormais certifiée COSC, avec un calibre SOPROD M100. Le boîtier qui l’enferme fait 39 mm de diamètre et 12.2 mm d’épaisseur, pour une étanchéité de 30 ATM. Il est brossé par endroit, poli à d’autres, et surplombé d’une lunette en acier et céramique à double graduation, pour les minutes et pour les heures.
On retrouve un cadran émaillé, comme sur la 8315, et un design assez similaire, mais avec quelques coloris différents, noir, bleu ou blanc. La couronne est toujours surdimensionnée pour faciliter son utilisation. La Super-Luminova est très bonne sur les index et les aiguilles, avec notamment un point sur la lunette à 12h, pour une visibilité accrue du chronométrage, même sous l’eau.
Sur cette nouvelle version, le calibre est enfermé dans une cage en fer doux, qui protège le mouvement du magnétisme et des chocs. C’est un mouvement automatique, offrant une réserve de marche de 42 heures. Côté bracelet, Serica a opté ici pour un très beau modèle en acier tissé, fin et élégant.
Serica 6190
La première field watch de la marque évolue, pour accueillir un mouvement SOPROD M100 COSC et son chronomètre perpétuel. Le boîtier est également retravaillé sur cette nouvelle version de 2023, plus affiné avec ses 10.4 mm d’épaisseur. Le diamètre ne bouge pas, restant à 37.7 mm. Le boîtier bénéficie des mêmes finitions que les modèles précédents, avec zones brossées et d’autres polies, et la lunette en acier reçoit le même traitement. La montre est étanche à 20 ATM.
Côté cadran, vous avez trois possibilités, avec :
- La version Commando et ses index des heures en chiffres arabes
- La version Denali et ses index des heures en chiffres arabes à 3, 6, 9 et 12 h et ses points pour les heures restantes
- La version California, plus originale, qui mélange des chiffres arabes, des chiffres romaines et des formes géométriques pour ses index.
On retrouve bien sûr la Super-Luminova sur les index et sur les aiguilles broad arrow, toujours très performante, pour une lecture aisée même dans le noir. Le fond du cadran est noir émaillé, très profond, parfaitement adapté au style de la montre. Ce beau cadran est couvert d’un verre saphir double-dôme, avec un traitement anti-reflet.
Enfin, c’est un bracelet maison Bonklip Serica qui s’enroulera autour de votre bras. Très pratique et confortable, il est léger et se règle facilement à la taille du poignet. Si le logo n’apparaît nulle part sur le boîtier ou le cadran (hors fond de boîte), on le remarque en revanche sur le fermoir, légèrement en relief.
Serica : une marque à suivre
En 5 années, on peut dire que Serica n’a pas gâché son temps et a su proposer des montres de très belle qualité, avec une esthétique travaillée, des mouvements COSC sur l’ensemble de ses collections, ainsi que des matériaux et des procédés de fabrication plutôt rares dans la gamme de prix visée.
On sent le sérieux et l’envie de bien faire sur chaque pièce et Serica nous promet d’atteindre de nouveaux sommets dans le futur, comme les explorateurs l’ont fait et le font toujours. C’est donc une marque que nous suivons de près et on ne peut que vous conseiller de faire de même.