Le meilleur et le pire des Watches & Wonders 2025 !

Le meilleur et le pire des Watches and Wonders 2025 !

Le plus gros salon horloger du monde vient d’avoir lieu à Genève, on y était, et c’était fou. Watches and Wonders, c’est entre autres le salon dans lequel Rolex, Patek Philippe et de très nombreuses autres maisons annoncent leurs nouvelles sorties de l’année. C’est vraiment un incontournable de l’industrie, réservé à la presse, aux distributeurs et autres professionnels pendant la semaine, puis ouvert au public pendant le week-end.

Théo et moi, on vous a chacun sélectionné 5 montres parmi celles qui nous ont le plus marqué pour différentes raisons, et on finira avec quelques mentions honorables qui font tourner la tête avec des records mondiaux, des affichages improbables, et même une montre robot. On verra aussi notre plus gros regret de cette édition. Mais trêve de bavardage, découvrons ce qui nous a touché cette année.

Arnold & Son Constant Force Tourbillon 11 yellow gold

On commence avec un des coups de cœur absolus du salon pour Théo : la Constant Force Tourbillon 11 d’Arnold & Son. C’est une pièce hommage pour les 260 ans de l’héritage de John Arnold, pensée comme un clin d’œil à son amitié avec Abraham-Louis Breguet. Et pour cet hommage, on peut dire que la marque a mis le paquet. Son boîtier en or jaune 18 carats fait 41,5 mm de diamètre, son cadran est en émail Grand Feu d’un blanc incroyable, et son affichage décentré ajoute une touche d’originalité qui fait plaisir. On a aussi le superbe mécanisme à force constante visible côté cadran, parfait pour les amoureux de la mécanique, mais ce n’est pas tout. En retournant la pièce, on découvre un tourbillon qui annonce 100 heures de réserve de marche, notamment grâce à deux barillets. L’architecture de ce calibre s’inspire du tout premier tourbillon créé par Abraham-Louis Breguet en 1808 en partant d’un chronomètre Arnold N 11, qu’il a modifié pour y installer sa cage de tourbillon. On retrouve aussi une plaque gravée dédiée à John Arnold et Abraham-Louis Breguet, deux amis et légendes de l’horlogerie, avec cette mention superbe : “Legendary watchmakers always”. Le tout est assemblé à La Chaux-de-Fonds, dans la plus pure tradition suisse.

Prix public : 147,600 € TTC, et seulement 11 exemplaires dans le monde. Une montre d’exception, inattendue, poétique, technique, et follement désirable si vous voulez notre avis.

Rolex Land‑Dweller

Deuxième pièce qui a marqué Théo, vous l’avez certainement vue passer sauf si vous vivez dans une grotte, c’est la grande nouveauté Rolex 2025 : la Land-Dweller. Nouveau bracelet intégré flat jubliée, look sport-chic rétro qui rappelle les Oyster Quartz de la belle époque, boîtier en 36 ou 40 mm, disponible en acier, en platine ou en or Everose, avec ou sans diamants, certains l’aiment, d’autres la détestent, chez Le Calibre en tout cas, on adore.

Mais en plus du design, c’est aussi l’occasion pour la marque d’inaugurer un tout nouveau mouvement maison : le calibre 7135. Un mouvement à haute fréquence qui bat à 5 Hz, avec 66 heures de réserve de marche, un spiral Syloxi et surtout un tout nouvel échappement Dynapulse, qui transmet l’énergie par roulement, et booste à la fois la précision et le rendement. Clairement, Rolex frappe fort cette année et on ne peut pas leur reprocher de simplement nous présenter des nouveaux cadrans.

Profitons-en pour rappeler que le design de l’Oyster Quartz remonte à 1977, et qu’il était lui-même dérivé du design de la Oyster Perpetual Date référence 1530, lancée en 1975, donc bien avant d’autres designs…

Cartier Tank à guichets

Passons maintenant à du français qui a fait beaucoup de bruit sur le salon : Cartier, qui a décidé de ressusciter une légende. Parmi un paquet de nouveautés, c’est la Tank à guichets qui a fait son grand retour. Ce modèle culte, lancé à l’origine en 1928, revient avec son affichage digital mécanique si caractéristique : heures sautantes et minutes traînantes visibles à travers deux petits guichets, sur un cadran plein sans aiguilles.

Quatre versions sont proposées : or jaune ou or rose à 47,700 dollars, platine à 55,500 dollars, et une édition limitée à 200 exemplaires en platine avec affichage diagonal, plus graphique, à 61,200 dollars. Toutes partagent un boîtier élégant de 6 mm d’épaisseur et sont animées par le nouveau calibre manuel 9755 MC. Théo nous indique que la version platine, bien que magnifique, est illisible, et lui a donc moins plu. Mais les autres sont une très grande réussite, mariant minimalisme, héritage et audace, dans la pure tradition Cartier.

Czapek Antarctique Tourbillon

Chez Czapek, gros coup de cœur pour la nouvelle Antarctique Tourbillon, dévoilée à l’occasion des 10 ans de la renaissance de la marque. Visuellement, c’est un choc, surtout dans sa version Glacier Blue d’après nous, avec ce cadran hypnotique à motif vortex guilloché main, baptisée Singularité, qui donne une impression de profondeur folle. Attention, les deux autres versions, la grise Secret Alloy , et la Photo Sphere couleur or, sont superbes également.

À 6 h, le tourbillon volant semble flotter dans le vide, tandis que le reste du mouvement, le Calibre 9 entièrement développé en interne par cette maison toujours aussi exclusive, dévoile sa technicité et son minimalisme sur le fond de boîte. Le tout est dans un boîtier en acier de 40,5 mm pour 11,4 d’épaisseur, des proportions très efficaces. La montre annonce 72 heures de réserve de marche et 5 ATM de résistance à l’eau, pour un prix de 80,700 euros. Avec tous ces efforts techniques et cette gueule élégante et racée, c’est pour nous l’une des plus belles surprises du salon.

Ulysse Nardin Diver Air

Autre claque : la Ulysse Nardin Diver Air. Une montre de plongée hors norme, avec son boîtier de 44 mm en titane recyclé et flancs en composite upcyclé, pour un poids plume de seulement 51,7 grammes, incluant le bracelet qui pèse 6 grammes seulement. Et pourtant, elle encaisse 200 mètres d’étanchéité et 5,000 G de résistance aux chocs. Son design squeletté nous laisse admirer le tout nouveau calibre UN-374, ultra léger, avec ses 90 heures de réserve de marche, son échappement en silicium et son esthétique industrielle vraiment spectaculaire. Mention spéciale au bracelet orange qui envoie fort côté style.

Prix public : 38,400 € pour cette pièce ultra-légère, technique, agressive qui est une vraie démonstration de ce que peut être l’innovation horlogère écoresponsable et radicale.

Frédérique Constant Classic Perpetual Calendar Manufacture

On continue avec un concept vu et revu, mais qui a pour une fois du sens d’après moi : une montre qui veut rendre la vraie horlogerie suisse accessible, sans tricher sur la qualité. Voici la Frédérique Constant Classic Perpetual Calendar Manufacture, proposée à 9,995 €, ce qui en fait tout simplement le calendrier perpétuel automatique le plus abordable du marché.

Nouveau boîtier acier de 40 mm, nouveau calibre manufacture automatique FC-776 avec 72 heures de réserve de marche, et un cadran saumon hyper réussi, avec affichage du jour, de la date, du mois, de l’année bissextile, et bien sûr, une phase de lune à 6 h.
C’est classique, élégant, ultra lisible, et franchement bluffant pour le prix. Attention, cela reste une très grosse somme, mais pour cette complication de quantième perpétuel, suisse qui plus est, c’est imbattable pour le moment. Et moi qui ne suis pas fan du Salmon d’habitude, celui-là m’a scotché !

Parmigiani Fleurier Toric Quantième Perpétuel

Sur place, on nous demande très souvent laquelle de toutes ces montres est notre préférée du salon. Eh bien cette année pour moi, c’est peut-être bien celle-ci. La Parmigiani Fleurier Toric Quantième Perpétuel, dans sa version “Morning Blue” en platine. D’après moi, c’est une définition de l’élégance horlogère suisse moderne. Boîtier raffiné avec lunette cannelée, cadran bleu ciel minimaliste d’une pureté absolue, et complications parfaitement intégrées, c’est sobre, mais redoutablement sophistiqué. À l’intérieur, le calibre automatique PF333 assure le spectacle, avec une précision et une finition à la hauteur du prestige de la pièce.

Cette montre ne cherche pas à en mettre plein la vue, mais elle dégage une classe folle. Bon ce n’est pas du goût de tout le monde évidemment. En nous promenant sur le salon avec Martin de Tiktakheure, on a eu pu discuter avec un expert qui nous a expliqué qu’il trouvait inutile l’affichage de certaines infos comme le mois ou les années sur ce type de pièce et que cela alourdissait le design et affectait la lisibilité. Cela se défend bien entendu, mais des fois, le ressenti sur une montre ne s’explique pas entièrement, et celle-là m’a vraiment fait quelque chose.

Bon par contre, prix public : 92,000 CHF, donc ce n’est pas pour tout de suite…

Norqain Wild ONE Skeleton

Revenons un peu sur terre avec une superbe surprise : cette Norqain Wild ONE Skeleton 39 mm. C’est la bleu que vous voyez ci-dessus, mais la version Mint en édition limitées est elle aussi très réussie. C’est la deuxième année que je suis bluffé par le boulot des équipes de Norqain et j’ai l’impression qu’ils nous réservent encore de nombreuses surprises pour la suite ! Je ne suis plus trop dans ma période montre squelette, mais là… j’ai craqué. Boîtier en NORTEQ®, un carbone maison ultra-léger et résistant qu’ils peuvent colorer dans certains cas, notamment en gris ou en violet, une taille contenue à 39 mm, de superbes proportions, et surtout un combo visuel qui fonctionne à merveille. Avec ces belles couleurs et ce cadran squelette qui reste très lisible, on a une vraie sensation de modernité sans tomber dans le gadget, ce qui n’est pas toujours facile à atteindre.

Côté mouvement, on a un calibre automatique NB08S certifié COSC, un dérivé de Sellita, et la montre ne pèse quasiment rien au poignet. Prix : 8,550 dollars, et une production limitée à 400 pièces pour la version menthe. C’est fun, sportif, bien fait, et franchement inattendu dans mes coups de cœur du salon.

Trilobe Une Folle Journée Rhodiée

Autre gros coup de cœur pour Trilobe, avec leur “Une Folle Journée Rhodiée”, notamment la version verte, qui m’a hypnotisé. Le concept est connu : pas d’aiguilles, mais trois anneaux tournants pour lire les heures, les minutes et les secondes. Mais ici, avec ce vert profond rhodié, le mouvement en lévitation, et le jeu de volumes, c’est une vraie œuvre cinétique au poignet. En plus, le boîtier en titane rend le tout ultra confortable malgré l’effet visuel très sculpté.

Le prix catalogue est de 24,480 € TTC, et c’est clairement un objet horloger à part. Mention spéciale à l’équipe Trilobe sur le salon : accueillants, passionnés, et toujours prêts à partager. Une montre différente, poétique, et qui reste en tête longtemps après l’avoir vue. Sur le salon, ils présentaient d’ailleurs aussi une horloge dans une sculpture en marbre à 300,000 euros, donc il semblerait qu’eux non plus n’ont pas fini de nous en faire voir de toutes les couleurs…

Zenith G.F.J. Calibre 135

Avant de passer aux pièces à records et autres folies, voilà une vraie pièce d’histoire : la Zenith G.F.J. Calibre 135, superbe création au milieu de toutes les nuances de bleue de cette année pour la maison. La montre rend hommage à l’un des calibres de concours les plus primés de l’histoire horlogère, le Calibre 135, ici restauré et ajusté à la main par l’atelier Guy Frédéric Jaton. Bon, il n’y avait pas grand-chose à ajuster puisqu’il est déjà reconnu comme l’un des meilleurs calibres du monde, mais ils ont quand même réussi à l’améliorer ! C’est ultra puriste, avec un boîtier en platine 950 au design classique en 39 mm, et un cadran assez fou. Déjà, tout son centre est en lapis-lazuli pour évoquer un ciel étoilé, en hommage à l’inspiration derrière le nom Zenith. En plus, son sous-cadran à 6 h est en nacre travaillée par le dessous pour lui donner cette superbe teinte bleue, et pour finir, il arbore un motif guilloché « brique » sur son pourtour qui rappelle la façade de la Manufacture Zenith, toujours plus loin dans le storytelling !

Le niveau de finition est assez impressionnant et la démarche historique est passionnante. Le prix est annoncé à 52,900 CHF, pour une édition très limitée. À ce prix-là, elle est montée sur un bracelet en cuir, et je trouve que c’est comme ça qu’elle est la plus belle, mais il existe aussi une option bracelet platine, qui va quasiment doubler son prix, tellement la matière et le travail sur le platine coûtent cher. Bref, une montre à la croisée de l’obsession de la précision chronométrique et du patrimoine vivant. Une vraie claque pour les amateurs de belle mécanique.

Mentions honorables

Passons donc aux mentions honorables, parce qu’on ne pouvait pas ne pas en parler.

Bvlgari Octo Finissimo Ultra Tourbillon

Mention spéciale d’abord à la Bvlgari Octo Finissimo Ultra Tourbillon, qui établit un 10e record mondial, le nouveau record de finesse pour une montre à tourbillon avec 1,85 mm d’épaisseur. Complètement dingue.

Hermès Le Temps Suspendu

Mention spéciale aussi pour Hermès, qui réinvente sa complication Le Temps Suspendu en l’intégrant pour la première fois dans la collection Hermès Cut, et en proposant une nouvelle interprétation de l’Arceau Le Temps Suspendu. Elle veut offrir une approche plus ludique et poétique du temps qui passe, avec cette option qui permet de “suspendre” le temps quand on le veut. C’est avec cette complication qu’ils s’étaient faits une place dans le paysage horloger il y a des années, et ces nouvelles versions sont très réussies.

Chanel J12 Bleu Tourbillon Diamant

Mention spéciale encore pour la Chanel J12 Bleu Tourbillon Diamant, une pièce spectaculaire en céramique bleue mate avec lunette sertie de saphirs et un tourbillon volant orné d’un gros diamant, proposée en édition limitée à 55 exemplaires.

HYT T1 Guilloché

Mention spéciale à la HYT T1 Guilloché, qui mêle tradition artisanale et technologie futuriste : un cadran guilloché main d’une finesse incroyable, associé au système fluide signature de la marque. Pour moi, une vraie œuvre d’art mécanique qui passe dans mes Graals horlogers absoluts.

Kross Studio MT1

Mention spéciale encore à la Kross Studio MT1, un tourbillon squelette qui respire la liberté et la transparence, avec une architecture spectaculaire, une réserve de marche de 7 jours et un boîtier sans cornes, qui fait penser à un ovni, en titane ultra léger.

La maison a aussi fait plusieurs collaborations avec de grosses licences, comme Game Of Throne, Batman, Harry Potter, etc. Il serait peut-être une bonne idée de vous en parler un peu plus d’ici peu…

Jaeger-LeCoultre Reverso Monoface bracelet maille milanaise

Mention spéciale toujours à la Jaeger-LeCoultre Reverso Monoface en or rose sur bracelet maille milanaise, une pièce qui murmure l’élégance absolue. Le boîtier Art déco, la maille souple parfaitement intégrée, et cette chaleur de l’or rose, c’est tout simplement irrésistible.

Hautlence Retrovision ’85

Mention spéciale bien sûr pour la Hautlence Retrovision ’85, une montre-robot complètement barrée, hommage aux montres-jouets des années 80, mêlant nostalgie pop et haute horlogerie, avec tourbillon volant, heures vagabondes et boîtier en titane imprimé 3D. Éditée à seulement 8 exemplaires, elle est complètement importable, mais tout aussi incontournable !

Vacheron Constantin ” Les Cabinotiers Solaria Ultra Grande Complication”

Et un petit dernier record avec Vacheron Constantin qui a frappé fort avec la Les Cabinotiers Solaria Ultra Grande Complication, un chef-d’œuvre de complication horlogère, avec 41 complications et un nouveau calibre qui propose 5 fonctions astronomiques. Une révolution en matière de miniaturisation et d’ingénierie, qui souligne encore l’excellence de la haute horlogerie, et qui devient la montre-bracelet la plus compliquée du monde.

Finalement un gros regret cette année : nous n’avons pas pu assister au rendez-vous de présentation des nouveautés Van Cleef & Arpels, victime d’un surbooking maison. Assez frustrant, d’autant plus que nous étions inscrits !

Bon, en me baladant sur le stand avec un ami designer de chez Cartier, j’ai quand même eu la chance d’échanger avec une spécialiste des archives de la maison. Elle nous a glissé quelques mots sur les nouvelles interprétations du Cadenas, cette montre-bijou iconique née en 1935, aujourd’hui revisitée avec la grâce et le raffinement qu’on attend de Van Cleef.

Et vous, laquelle des sorties du Watches & Wonders vous a le plus touché ?

Dernière modification de l’article le 20/04/2025