Après le succès considérable de la M.A.D.1 en 2022, MB&F se devait de proposer une nouvelle version, et en ce début d’année 2025, la M.A.D.2 est déjà là ! Pensée et dessinée par le célèbre designer Éric Giroud, cette nouvelle collection très originale incarne parfaitement les valeurs créatives et la philosophie artistique de la marque, mais pour un prix bien plus doux. Nous vous la présentons !
Sommaire
Une histoire comme on les aime
En 2014, Maximilian Büsser, fondateur de MB&F, écoute certains de ses amis et membres de sa famille, qui lui expliquent qu’ils adorent ses montres, mais qu’elles sont trop chères pour eux…
Il décide alors de réfléchir à un garde-temps, qui conserverait les attraits des montres de la marque, mais dans une gamme de prix bien plus accessible. Les équipes MB&F vont travailler pendant plus de 4 ans, sans finalement trouver de solution. Le projet est alors abandonné en 2018…
En 2020, le COVID frappe le monde et MB&F n’est pas épargné. Plus rien ne se vend, l’entreprise va mal et Maximilian Büsser estime qu’il n’y a plus que 14 mois de survie, avant la faillite. C’est alors qu’un collaborateur propose de relancer le projet d’une montre plus abordable pour toucher un plus grand public.
Au départ, l’idée était de sortir une sous-marque de MB&F, mais le pari semblait trop risqué en pleine crise mondiale. Ils décident alors d’opter pour une édition ponctuelle, avec la fabrication de 500 pièces, dont les ventes permettraient de donner du répit à l’entreprise.
Finalement, la crise s’estompe et les ventes repartent à la hausse dans les mois qui suivent. Il y a même une explosion des commandes ! MB&F est donc sauvé et la montre « accessible » n’a plus vraiment de raison d’être.
Il est donc décidé de réserver ces montres aux fournisseurs et aux clients historiques, qui soutiennent la marque depuis ses débuts. C’est ainsi qu’en juin 2021, un mail est envoyé à 500 personnes proches de l’entreprise, pour leur proposer d’acheter une des montres M.A.D.1. Il n’y a pas d’autre communication, pas de présentation officielle ni de budget marketing, uniquement un mail…
Quelques jours plus tard, le mail a fuité, des photos se retrouvent sur les réseaux et c’est le drame… De nombreux passionnés d’horlogerie écrivent à MB&F pour leur demander comment se procurer cette montre au prix accessible. Devant l’afflux de demandes, MB&F cède et décide de produire une M.A.D.1 disponible au grand public.
Il n’y aura cependant qu’un nombre limité de pièces, donc au lieu de demander aux clients de faire la queue devant une boutique, MB&F propose un tirage au sort. Pour les 450 premières pièces, il y a plus de 18 000 personnes qui s’inscrivent au tirage… La deuxième édition fait encore mieux et attire 22 000 clients potentiels…
Bref, l’histoire de la M.A.D.Editions était lancée. Ce qui devait être une simple édition se transforme finalement en véritable marque, et aujourd’hui, la M.A.D.2 voit le jour, pour le plus grand plaisir des amateurs d’art et de montres.
M.A.D.Editions M.A.D.2 : Présentation
C’est Éric Giroud, designer de renom et collaborateur de MB&F depuis 20 ans, qui était à la barre pour la création de cette nouvelle montre. Sa pièce s’inspire des nuits sulfureuses qu’il passait dans les clubs de Lausanne, et notamment le MAD (Moulin à Danses), très réputé dans les années 90.
Éric Giroud souhaitait un boîtier tout en douceur. Il s’est inspiré de la première montre qu’il avait dessiné en 1990, nommée « Almond » (amande), mais qui n’avait jamais vu le jour. Le boîtier fait 42 mm de diamètre, et 12,3 mm d’épaisseur il est tout en arrondis, pour évoquer la forme fine et élégante du fruit à coque. On retrouve d’ailleurs cette forme d’amande sur les aiguilles de la montre, mais aussi sur le logo présent sur la couronne ou sur la boucle du bracelet. (pour ma part, cela me fait aussi penser à un potard)
Le cadran est évidemment très original et s’inspire donc des nuits électroniques des clubs lausannois. Les deux sous-cadrans des heures et des minutes rappellent les platines d’un DJ, le cadran et ses cercles concentriques, font penser à un vieux disque vinyle, et en périphérie, on retrouve une bande stroboscopique, comme sur la platine Technics SL-1200, que les amateurs de musique électro connaissent bien.
Lorsqu’on retourne la montre, on découvre que cette bande est en réalité la masse oscillante, qui va donc permettre de recharger le mouvement. C’est une montre à heures sautantes et minutes traînantes. Les aiguilles sont fixes et ce sont les cercles des sous-cadrans qui tournent pour nous indiquer l’heure.
Le résultat est vraiment très sympa, le plateau central du cadran semble presque flotter et la profondeur est très agréable. C’est épuré, il n’y a que le nom de la montre qui apparaît au bas du cadran. On note que le fond de boîte est transparent, et que ce sont des verres saphir qui couvrent le cadran et le fond de la montre.
Une mécanique solide
C’est un mouvement La Joux-Perret G101, modifié pour accueillir un module d’heures sautantes et de minutes traînantes, qui anime la M.A.D.2. Ce très bon calibre automatique, muni de 24 rubis, assure une réserve de marche de 64 heures.
Il est visible via le fond de boîte, même si la masse oscillante prend beaucoup de place. Elle est d’ailleurs gravée du nom de la marque M.A.D.Edition, suivi du nom du designer, et du message « It’s a Mad World » (c’est un monde fou), qui résume plutôt bien l’histoire de cette montre.
M.A.D.Editions M.A.D.2 : Notre avis
Comme pour la première itération, la M.A.D.2 sera disponible en plusieurs éditions. Une version avec le cadran et le bracelet orange, est destinée aux amis et aux collaborateurs de la marque. C’est une version verte qui sera proposée au grand-public, par le biais d’un tirage au sort, qui aura lieu le 1er avril. Il faudra donc avoir un peu de chance et débourser 2900 CHF, pour espérer obtenir la montre.
C’est une véritable pièce d’horlogerie, comme sait les concevoir MB&F. La mécanique est sérieuse et le design très travaillé. Le prix est cependant bien plus abordable que ce que propose le fabricant suisse habituellement. La M.A.D.2 ne laissera personne insensible et elle trouvera son public sans problème, comme la M.A.D.1 a pu le faire il y a quelques années.
La lume est vraiment incroyable et est présente à la fois sur le disque d’heures et de minutes, mais aussi sur la bande stroboscopique, en revanche, je dois dire que le rotor tourne quand même bien moins que sur la M.A.D. 1, c’est une petite déception.
Cette montre a fait l’unanimité à la rédaction, et comme nous sommes joueurs, alors nous participons bien sûr au tirage au sort, en espérant faire partie des heureux élus qui la porteront fièrement au poignet. Et vous, allez-vous tenter votre chance ?
Dernière modification de l’article le 30/03/2025

Depuis que mon grand-père m’a un jour ouvert sa Rolex Oyster Perpetual pour m’expliquer comment une montre pouvait fonctionner sans pile en créant elle-même sa propre énergie, je me suis fasciné pour les montres et leurs complications. Je devais avoir environ 18 ans et encore aujourd’hui, je trouve l’ingénierie toujours aussi intéressante.