Nous voyons passer des montres parfois très classiques, d’autres bien plus originales, mais on fait rarement plus étonnant que chez Atowak. La micro-marque hongkongaise nous propose un nouvel OVNI, marin cette fois, avec la Atowak Manta-X.
Cette montre intègre pas moins de 3 innovations mondiales !
- Première montre Hexa Prism à 180° avec heure vagabonde.
- Engrenage (involute gear) qui vient remplacer la traditionnelle croix de Malte.
- Roue gravitationnelle Tidal Gravitas pour le mécanisme d’heures vagabondes.
Pour ce nouveau modèle, Atowak, s’inspire de la raie manta et elle va évidemment créer des divergences par son look radical. On décrypte ensemble ce garde-temps innovant et franchement spectaculaire.
Sommaire
Un boîtier venu des mers
Comme toujours, Atowak ne cherche pas la discrétion, ni à ressembler à une montre traditionnelle. Le boîtier fait 42 mm de large (diamètre) pour de long pour 49 mm de long (corne à corne) et 16,8 mm d’épaisseur est imposant. Ses courbes sont tendues, agressives, mais l’ensemble est tout de même plus discret que l’Atowak Cobra sortie il y a quelques années.
On est clairement dans le registre du design organique et biomimétique. Et même s’il faut tout de même un peu d’imagination pour voir une raie manta, on reconnaît sa forme aérodynamique, rappelant les ailes de la raie. C’est un boîtier en titane de grade 5, donc très léger et robuste. Le cadran est quant à lui protégé par un verre saphir avec double dôme antireflet.
Une lisibilité efficace
Pas d’aiguilles traditionnelles, ni de cadran classique. La lecture est très originale, comme toujours chez Atowak. L’heure se lit grâce à un système d’heures errantes, avec deux bras, chacun portant une forme à 6 faces, avec les chiffres des heures, et tournant autour d’un axe central.
À chaque heure, le bras correspondant pointe vers une échelle pour indiquer les minutes. Ces minutes sont réparties sur une échelle de 13 structures à 4 faces. Vous n’aurez pas la minute précise, puisqu’on passe de 5 en 5 d’une structure à une autre. Cela dit, avec l’habitude, on devrait savoir approximativement, selon le positionnement des faces des minutes, s’il on est plus proche de 12h21 ou 12h24.
En réalité, les 13 cubes rotatifs qui servent à indiquer les minutes sont posées sur des tiges en aliage d’aluminium, et l’aiguille centrale avec ses 2 têtes tournantes possèdent deux embouts qui vont venir faire pivoter de 45˚ le cube afin d’afficher la face visible avec les minutes.
À noter qu’au centre de la tige principale qui sert d’aiguille des heures, la petite roue en forme d’hélice est en réalité la roue des secondes et permet donc d’avoir un indicateur de marche ce qui est plutôt pratique !
Ce mécanisme, inspiré des complications horlogères haut de gamme, offre une lecture du temps originale, mais vraiment très intuitive. Si parfois il faut un temps d’adaptation pour ce type de montre, à l’image d’une Atowak Core par exemple, ce n’est clairement pas le cas ici. On lit le chiffre des heures qui vient toucher celui des minutes, on ne peut pas se tromper.
L’axe principal qui sert d’aiguille des heures est fait en alliage d’aluminium et en fibre de carbone forgé.
Deux versions sont disponibles, l’une avec boîtier gris et les structures du cadran bleues, et l’autre avec le boîtier noir et les structures violettes. Les pièces à l’intérieur de ce beau cadran sont en alliage d’aluminium de qualité aérospatiale et on trouve également une partie visible en fibre de carbone forgée.
La nuit, la montre reste très lisible, et elle est tout aussi spectaculaire, grâce au revêtement Super-Luminova présent sur les structures du cadran et sur les chiffres des heures et des minutes même si je dois bien avouer que la lume est rarement très bonne sur ce genre de montres qui ont parfois des faces cachées et donc moins d’exposition)
Un mouvement suisse modifié
La base du mouvement est un calibre automatique suisse Sellita SW200. C’est un choix malin pour garantir une très bonne fiabilité et une maintenance simple. Atowak a cependant modifié le mouvement pour avoir ce calibre AK-07BA, et permettre au cadran de nous délivrer sa lecture si particulière. C’est la première fois qu’Atowak a un calibre d’origine Suisse.
La réserve de marche atteint 38 heures, avec une fréquence de 28 800 alternances par heure. Le calibre est en partie observable depuis le fond de boîte. L’ouverture hexagonale est étroite, mais on peut y voir à travers le balancier spiral ainsi que la masse oscillante se balader. Je me pose en revanche la question du pourquoi n’avoir découpé que la partie droite ?
J’en profite pour préciser que le verre du fond de boîte est aussi saphir tout comme le demi-cercle qui sert à la lecture des minutes.
Un bracelet original aussi
Le bracelet est hybride. Il est en nylon tressé sur l’extérieur, et en cuir noir sur l’intérieur. Cela lui permet une bonne résistance aux chocs ou aux accrochages, tout en restant très confortable.
Il est presque intégré à la montre, conique, de 26 mm à son raccord au boîtier, pour s’amincir à 20 mm au niveau de la boucle ardillon. On ne pourra pas le remplacer par un bracelet classique.
Mais si ce dernier ne vous convient pas, sachez que vous pourrez le changer par le bracelet en cuir de Raie-manta (issu de sources éthiques) ce qui permet d’avoir un bracelet dont les motifs naturels vont évoluer avec le temps, et si le cuir de raie ne vous plaît pas, un bracelet en cuir de vachette est aussi disponible !
Caractéristiques techniques
- Boîtier : Titane de grade 5
- Dimensions : 48.5 mm × 42 mm
- Épaisseur : 16,8 mm
- Verre : Saphir, anti-reflets
- Mouvement : AK-07BA / Sellita 200 modifié
- Réserve de marche : 38 heures
- Fonctions : Heures vagabonde
- Bracelet : hybride nylon et cuir
- Prix public : Environ 3400€
Atowak Manta-X : Le verdict
Soyons clairs, l’Atowak Manta-X ne plaira pas à tout le monde. C’est une montre de niche, ultra-conceptuelle, et visant des passionnés amateurs d’horlogerie originale. Pas de logo historique ni d’héritage centenaire… mais une véritable audace, de la technique avec 3 innovations et un calibre Suisse, grande première aussi chez Atowak.
Aussi, certaines personnes trouvent que la marque est un peu trop “hommage” parfois, et je ne crois pas que ce modèle reprenne un design déjà connu ? Dites le moi en commentaire si c’est le cas !
Dans les inconvénients, je dirais la lume, mais surtout que la montre reste tout de même assez balèze, surtout avec ses 16,8 mm d’épaisseur (avec le verre), je vous ne la recommande donc pas si vous n’aimez pas les montres qui ne peuvent passer sous les manches. En revanche, elle est très légère (moins de 90 grammes) ce qui est possible grâce aux matériaux et plus particulièrement le titane grade 5 que l’on retrouve pour le boîtier, la couronne, la boucle ardillon et même les vis, ou encore la fibre de carbone forgé pour les heures rotatives par exemple.
Elle séduira surtout ceux qui aiment les montres mécaniques qui sortent de l’ordinaire et qui font parler les curieux, ceux qui veulent des montres qu’on ne retrouve pas partout !
La Manta-X ne laisse personne indifférent. On aime ou on déteste, et nous on adore cette radicalité. Le prix est un peu plus élevé que ce que propose habituellement la marque, mais le mouvement est suisse, avec un module maison supplémentaire et des matériaux haut de gamme. Merci Atowak de continuer à nous proposer des montres aussi folles !
Dernière modification de l’article le 29/05/2025
Theo – LeCalibre.com.
“En horlogerie, la complication n’est jamais loin…”